D’après une enquête Ipsos pour l’Anses, les punaises de lit ont infesté 11 % des foyers français entre 2017 et 2022. Le niveau de revenus n’a pas de rapport avec la survenue de l’infestation. En revanche, il a une incidence sur sa persistance, les traitements étant très coûteux (en moyenne 866 € par foyer).
De la chambre aux lieux publics
La prolifération des punaises de lit gagne de plus en plus les lieux publics. Transports en commun, cinémas, hôtels ou encore hôpitaux… « Tous les lieux où on se pose, et où on se repose », résume sur France Info Pascal Delaunay*. Si l’insecte n’a pas de saisonnalité, il pullule davantage pendant la période estivale du fait de déplacements plus fréquents.
Pascal Delaunay prévient : « Il va falloir que les structures publiques comprennent que même si au départ c’est un problème privé, maintenant elles peuvent être infestées, donc tous les lieux qui reçoivent du public vont devoir savoir comment lutter contre les punaises de lit ». Un avis qui va dans le sens des recommandations de l’Anses. L’Agence préconise d’aider financièrement davantage certains foyers touchés par les punaises de lit à les éradiquer. Le coût sanitaire annuel est particulièrement élevé : 83 millions d’euros, tenant compte des incidences sur la santé physique et mentale des victimes.
Lutter contre les punaises de lit
Côté prévention, un ingénieur français a créé un piège en s’inspirant de systèmes existants aux États-Unis. Il s’agit de pieds de lits à visser et dont les parois très lisses empêchent la punaise de grimper et la piègent dans une coupelle. Un dispositif qui intéresse déjà quelques hôtels en France et qui a le mérite d’éviter l’usage de produits chimiques.
À lire aussi : « Les produits à ne pas acheter d’occasion »
Les particuliers touchés tentent souvent de se débarrasser eux-mêmes du parasite avec des produits du commerce (répulsifs, fumigateurs, sprays, aérosols), dont la plupart est inefficace. Les personnes optent alors pour des produits plus puissants et dangereux, mais l’Anses alerte sur les risques. En effet, 1 056 personnes ont été exposées à ces produits entre 2007 et 2021. Les trois quarts présentaient des symptômes tels que gêne respiratoire, démangeaisons, maux de tête, vertiges. Douze intoxications graves ont été rapportées parmi lesquelles cinq concernaient des enfants, dont l’un est décédé.
Ainsi, l’Anses déconseille formellement l’achat de produits interdits en France. Elle recommande aux consommateurs de faire appel à des professionnels pour lutter contre les punaises de lit. Il est possible pour les particuliers d’utiliser des moyens mécaniques à répéter tous les jours, si l’infestation n’a pas encore pris de grandes proportions :
- Lavage en machine à plus de 60 °C des textiles (à conserver dans des sacs en plastique scellés jusqu’à disparition totale des parasites) ;
- Nettoyage à la vapeur à haute température des recoins et tissus d’ameublement ;
- Aspiration et désinfection des pièces touchées, voire suppression du mobilier infesté.
Une fois l’infestation installée, seule une société spécialisée pourra intervenir. Deux interventions sont souvent nécessaires pour casser le cycle de vie des punaises de lit.
*parasitologue et entomologiste au CHU de Nice