Rebond du crédit à la consommation

Les huit semaines de confinement ont fortement impacté les organismes de crédit. Selon l’Association des sociétés financières (ASF), leur activité a chuté de 25 % en mars puis de 68 % en avril 2020. En cause, notamment, la fermeture des magasins dans lesquels les distributeurs proposent des paiements en plusieurs fois, des crédits (souvent renouvelables) pour les gros achats et la location longue durée pour les voitures. Mais la consommation des ménages semble repartir à la hausse en mai, sans toutefois atteindre son niveau de février 2020. « Il y a un retour de la confiance et des projets, mais on a encore un peu de mal à tirer les traits jusqu’à la fin de l’année », souligne Jean-Pierre Charles, directeur général adjoint BNP Paribas Personal Finance (Cetelem).

Les organismes de crédit ont également fait les frais des conséquences économiques de la crise sur les ménages. En effet selon le baromètre du pouvoir d’achat CSA/Cofidis, près de quatre Français sur dix ont déclaré être touchés. De fait, les demandes de report de crédit et de rééchelonnement ont augmenté. À titre d’exemple, 100 000 reports de mensualités ont été mis en place au Crédit Agricole Consumer Finance (Sofinco). Les demandes de pause ou de baisse de mensualités ont été multipliées par six chez Cofidis. Ces solutions sont proposées systématiquement dans la panoplie des offres mais leur ampleur a été inédite. La mise en place du chômage partiel semble toutefois avoir amorti le choc. Après deux mois, les demandes sont redescendues à leur niveau d’avant-crise à la BNP Paribas Personal Finance (Cetelem).

À l’heure actuelle, il est difficile de mesurer les difficultés financières des ménages. En raison du confinement, les dépôts de dossiers de surendettement ont baissé drastiquement (- 60 % selon la Banque de France). Si un effet de rattrapage est attendu, il ne s’est pas encore produit dans les statistiques hebdomadaires. « Le rythme des dépôts augmente depuis la mi-mai sans pour autant avoir retrouvé son niveau d’avant-crise », souligne la Banque de France.

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