Les clients ont la possibilité d’utiliser leurs propres contenants pour les plats et boissons à emporter. Mais peu d’entre eux le savent… de même que les professionnels de la restauration.
Tous les restaurateurs concernés
La loi AGEC, relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, vise notamment à limiter les déchets. Depuis février 2020, l’une de ses dispositions permet aux consommateurs de se faire servir leur plat ou leur boisson dans le contenant réutilisable qu’ils apportent dans tout restaurant proposant de la vente à emporter. Cela concerne donc aussi bien les grandes chaînes (McDonald’s, Subway, Starbucks…) que les petits restaurants indépendants. Il est même possible d’obtenir une réduction sur le prix de vente de sa boisson en apportant une gourde ou une tasse, comme le prévoit l’article 42 de cette loi. Or, peu de consommateurs connaissent ces dispositions… Et les restaurateurs ne semblent pas mieux renseignés.
70 % refusent les contenants réutilisables
C’est en effet le constat de l’association No Plastic In My Sea, qui a mené une enquête publiée en novembre 2021. Celle-ci s’est déroulée en deux parties : l’envoi d’un questionnaire à 42 chaînes de restauration (auquel seules 6 ont répondu) suivi d’une enquête de terrain complémentaire conduite auprès de 102 établissements. Elle a permis à l’association d’observer une très faible application de la loi.
Avec la crise du Covid-19, les points de vente ont augmenté de 11 % par rapport à 2019, portant le nombre d’enseignes de vente à emporter à 48 000 en France (contre 13 000 au début des années 2000). Cela a également entraîné une hausse de la production de déchets d’emballages, souvent composés de plastique. Si les mesures prévues dans les textes étaient appliquées, elles pourraient avoir une réelle incidence sur la gestion des déchets. Mais force est de constater que cette loi suscite peu d’intérêt ou est clairement méconnue. Ainsi, sur les 102 établissements visités, 70 % refusent de servir la nourriture dans un contenant réutilisable.
Parmi les arguments avancés : des questions d’hygiène, d’inadéquation du récipient apporté, de méconnaissance de la loi, des produits déjà emballés, etc. Les résultats sont hétérogènes au sein d’une même enseigne, ce qui démontre que la bonne volonté de l’employé au comptoir joue beaucoup.
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Des réductions sur les boissons très rares
En ce qui concerne les boissons, plus de la moitié des restaurateurs (59 %) refuse tout type de contenant. Et pour la réduction tarifaire, elle n’est appliquée que dans cinq enseignes et de façon très variable (5 centimes chez La Pomme de Pain, 30 centimes chez Starbucks mais jusqu’à 10 % chez Le Pain Quotidien par exemple). L’association No Plastic In My Sea regrette la rareté de ces réductions supposées incitatives. « Le législateur attendait des enseignes qu’elles encouragent fortement la généralisation de cette pratique, mais celles-ci ne sont pas au rendez-vous. ».
L’association a par ailleurs fait le choix de mettre en avant la liste des enseignes vertueuses plutôt que de pointer du doigt les mauvais élèves. Elle tient à jour la liste de ces restaurants sur son site web, grâce à un système participatif.
BON A SAVOIR
Eau potable gratuite
Il convient de rappeler que tout établissement de restauration, mais également les cafés et bars, doivent donner accès gratuitement à leurs clients à « une eau potable fraîche ou tempérée, correspondant à un usage de boisson ». Cela doit être indiqué de manière visible sur leur carte ou sur un espace d’affichage (article 77 de la loi AGEC).
