arnaques de Noël

Réveillons : Ne pas gâcher la fête

Les repas de fêtes de fin d’année sont souvent très copieux. Mais les chiffres du gaspillage alimentaire et de la production de déchets sont édifiants  ! Comment ne pas gâcher les fêtes en faisant déborder nos poubelles plus que la hotte du Père Noël  ?

En cette année 2020 particulièrement difficile sur fond de crise sanitaire et économique, les réveillons de Noël et du nouvel an sont plus que jamais l’occasion de se réunir et de se soutenir, dans le respect des consignes sanitaires. Les déplacements entre région sont désormais autorisés, et de nombreuses familles vont se retrouver, après parfois des mois de séparation. Les repas sont le point d’orgue de la convivialité. Il tient souvent à cœur des hôtes que leurs invités ne manquent de rien. Mais bien souvent, c’est plutôt le contraire. Rares sont les dîners du réveillon où l’on n’est pas suffisamment rassasié. C’est plutôt l’indigestion qui nous guette… Et le trop plein est souvent jeté. Ajoutez à cela les multiples emballages, les poubelles se remplissent à toute vitesse  !

Toujours trop de gâchis

Les chiffres ne changent pas beaucoup, malgré les campagnes de sensibilisation. Le gaspillage alimentaire est toujours conséquent en France avec en moyenne 10 millions de tonnes de nourriture encore consommable jetée chaque année, selon l’Ademe (Agence de la transition écologique). Dans les ordures ménagères, on comptabilise en moyenne 30  kg de déchets alimentaires par an et par habitant dont 7  kg encore emballés  !
Alors qu’on estime en France qu’une personne sur dix a du mal à se nourrir, ce gaspillage est plutôt indécent. Bien souvent, nous ne nous en rendons pas compte car cela représente à notre échelle seulement quelques aliments, parfois jetés ponctuellement. Pourtant, outre cet aspect purement alimentaire, le gâchis est aussi économique et écologique. D’une part, le gaspillage coûte cher  : entre 12 et 20 milliards d’euros par an en France selon l’Ademe, soit l’équivalent de 159 euros par personne pour les seuls ménages. Une somme non négligeable qui pourrait être investie ailleurs que dans nos poubelles, comme par exemple dans une alimentation moins opulente, mais d’une bien meilleure qualité. D’autre part, le gaspillage alimentaire est un gaspillage de ressources naturelles (notamment d’eau), générant également des gaz à effet de serre du fait de l’énergie nécessaire pour produire, transformer, conserver, emballer, transporter…
La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire fixe pour objectif la réduction du gaspillage alimentaire de moitié en France d’ici 2025.

«  Plastique party  »

La période de Noël engendre une hausse de la consommation des ménages et, de ce fait, de la production de déchets. Entre les papiers cadeaux, les boîtes de chocolats, les cartons des jouets, les verrines pour l’apéritif, les barquettes de saumon et autres emballages de bûches, nous sommes envahis. D’après l’éco-organisme Citeo, cela représente une augmentation de 20  % des tonnes de verre collectées et de 10 à 20  % pour les emballages légers sur la période. Par ailleurs, les consignes de tri ne sont pas toujours connues ou bien comprises. Pourtant, même en période de fête, le tri des déchets continue. Pour s’y retrouver, ne pas hésiter à consulter sa mairie (sur place ou sur son site Internet) ou encore le site www.consignesdetri.fr

Comment agir  ?

Nous autres consommateurs avons la possibilité d’agir à notre échelle. Cela peut sembler secondaire, mais tant pour la planète, que pour notre porte-monnaie, l’impact est bien réel ! Quelques conseils pratiques et simples peuvent être appliqués  :
– Faire de la place dans nos réfrigérateurs et nos congélateurs avant les fêtes  : bien conditionné, un reste de repas de Noël ou de Nouvel an pourra être conservé quelques jours voire quelques semaines de plus  ;
– Lister précisément ce que chacun et chacune souhaite apporter pour le repas, afin d’éviter les tables trop garnies  ;
– Bien anticiper le menu pour éviter les achats impulsifs;
– Prévoir de bons contenants – boîtes hermétiques, gourmet bag – pour permettre aux convives d’emporter des plats à déguster chez eux  ;
– Cuisiner les restes plutôt que de jeter. De nombreuses idées recettes sont disponibles sur Internet  ;
– Privilégier les produits peu emballés, avec des emballages recyclés ou recyclables ou encore le vrac, quand cela est possible  ;
– Pour les cadeaux, ne pas hésiter à recycler d’anciens papiers cadeaux non déchirés (et veiller à ne pas trop les abîmer en déballant les cadeaux pour qu’ils puissent resservir), à utiliser d’autres types de papier facilement recyclable (journaux, papier kraft…) ou encore à utiliser du tissu.

Bien entendu, ces conseils sont applicables tout au long de l’année ainsi que pour toutes les autres occasions festives.


BON A SAVOIR
Le Grand Est mauvais élève  ?

La Région Île-de-France se hisse en tête des régions qui gaspillent le plus, avec 114,5 kg d’aliments jetés par an et par habitant. Tandis que les régions Auvergne/Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Centre Val de Loire sont celles qui gaspillent le moins de nourriture avec 66,8 kg d’aliments jetés par an et par habitant.
Les régions du Nord-Est jettent en moyenne 104,6 kg de nourriture par an et par habitant, ce qui nous place en deuxième position sur le podium du gaspillage alimentaire, derrière les franciliens (sources  : www.consoglobe.com). Nous avons donc une belle marge de progression. Peut-être une des résolutions à prendre pour 2021  ? (D’ailleurs, nous parlerons nouvelles résolutions dans la rubrique de la semaine prochaine, soyez au rendez-vous  !)

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