Les seniors prennent trop de médicaments

La quasi-totalité des personnes âgées est atteinte de maladies chroniques, nécessitant des traitements médicamenteux multiples. D’après une étude de Santé clair menée pendant trois mois sur près de 155 000 personnes dites « polymédiquées » âgées de 65 ans, les seniors consomment en moyenne 14 médicaments différents, de manière régulière. Or, mal maîtrisée, cette « polymédication » peut occasionner des accidents médicaux sévères, des hospitalisations, voire des décès. Selon l’Assurance maladie, ce sont en effet 130 000 hospitalisations et 7 500 décès qui en découleraient chaque année.

Parmi les plus souvent prescrits, on retrouve notamment des psychotropes, des antihypertenseurs, des antidiabétiques oraux ou encore des antithrombotiques (prescrits notamment pour prévenir ou traiter la formation de caillots sanguins). Alors que certaines maladies nécessitent un traitement à vie, d’autres en revanche ne demandent qu’un traitement temporaire. Et c’est l’absorption combinée de tous ces produits qui créé un effet « cocktail », potentiellement néfaste pour les patients. Les dosages mal adaptés sont également une cause d’accident. En moyenne, les seniors consultent 3 médecins, qui n’ont pas accès au dossier pharmaceutique centralisant toutes les ordonnances.

Pour limiter ces risques, les experts ayant participé à l’étude préconisent une coordination des prescriptions par le médecin traitant ; « c’est le seul à connaître son patient dans sa globalité », expliquent-ils. C’est aussi lui qui assure à la fois le suivi des traitements au long cours et les prises en charge ponctuelles, pour les maladies du quotidien (grippe, fièvre, etc.). Ces experts recommandent également de réviser les ordonnances plutôt que de les renouveler à l’identique. Cela suppose que le médecin puisse consacrer du temps, dans le cadre d’une consultation dédiée, au patient et, si nécessaire, aux proches qui l’accompagnent, pour connaître les traitements en cours.


Consulter l’étude complète : « Réviser les ordonnances à rallonge chez les séniors et pour limiter les risques » (septembre 2017).

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