Quand les « Teen » se mettent au « green »
Les vêtements en mode unisexe
Exit les couleurs connotées selon le genre, les tailles cintrées et les rayons séparés. La devise des ados est « Liberté-Egalité-Mixité ». Depuis quelques années, les couleurs des habits deviennent neutres voire s’interchangent, les jeans slim libèrent chevilles pour garçons et filles. Mêmes baskets, et mêmes sweats à capuche pour une plus grande amplitude de mouvement et d’esprit ! Les jeunes s’habillent désormais dans un seul et même rayon car de nombreuses marques et grandes enseignes n’en proposent qu’un commun. Fusion sans confusion, ils s’affranchissent simplement d’une identité genrée pour échapper à la catégorisation. L’avantage en matière d’éco-consommation, c’est que pour le petit frère ou la petite sœur, il devient plus aisé de donner une seconde vie à la « garde-robe » – pardon préférez son anglicisme « dressing » moins connoté…
Génération Z, la nouvelle génération Vintage
Les adolescents n’ont pas tous le réflexe de l’achat neuf. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir recours aux friperies car leurs prix leur offrent un meilleur pouvoir d’achat. Il faut savoir que les enfants commencent à recevoir de l’argent de poche vers 10 ans, pour un montant d’environ 18 €, pour atteindre une moyenne de 44 € à la fin du lycée. Mais cet argument sonnant et trébuchant n’est pas le seul. L’alerte environnementale retentit comme un éco-écho, ainsi que la voix de la singularité. De plus en plus de jeunes sont en recherche d’unicité contre l’uniformisation de la mode. L’aspect nostalgique, créatif, et l’originalité des pièces de seconde main y contribuent. En 2018, le marché vestimentaire d’occasion a atteint pour la première fois le milliard d’euros de chiffre d’affaires. La crise sanitaire n’a fait qu’accentuer ce phénomène. En témoigne l’essor des plateformes digitales telles que Vinted, Depop et la récupération par les enseignes connues pour leur gaspillage vestimentaire dû à la fast fashion. Consciente d’avoir à faire à l’une des industries les plus polluante de la planète, la jeune génération s’oriente également vers le troc, échanges entre ami-e-s, qui permet non seulement un circuit court, mais aussi d’éviter que les grandes marques ne fassent encore un profit sur de l’éthique de l’étiquette. Pour cela, il est possible de privilégier la plus-value sociale qu’offre l’achat responsable dans les boutiques Emmaüs, friperies du Relais Est ou encore en ligne avec la plateforme solidaire label Emmaüs par exemple.
>>> A lire : « Fast-fashion : Les dessous de la mode »
Smartphone, pour un usage intelligent en connaissance de cause
L’entrée en 6ème rime souvent avec acquisition du premier smartphone. Un adolescent sur deux est concerné. Ils y passent près de quatre heures par jour et en changent en moyenne tous les deux ans. Pourquoi ? Par effet de mode, promotions, ou nouvelles fonctionnalités. Il faut dire que ces appareils sont davantage conçus pour être remplacés que réparés (batteries collées ou soudées, absence de pièces de rechange, utilisation de systèmes d’exploitation exclusifs).
Mais nos ados savent-ils…
…Qu’un téléphone aura parcouru l’équivalent de 4 tours du monde de sa conception à sa distribution ?
…Que ce que cet objet fétiche a de précieux, ce sont les métaux qu’il contient : or, argent, platine, paladium et autres métaux rares ? Au total, ils composent 40 à 50% des matériaux pour 30 à 50% de plastiques et matières synthétiques. 14
…Que l’exploitation des mines provoque la destruction d’écosystèmes et de multiples pollutions : eau, air et sols ? Que les conséquences sur les populations locales sont désastreuses : conditions de travail, droits de l’homme et de l’enfant, alimentation des conflits armés ?
Alors que faire pour limiter son impact ? L’acheter durable, si possible, et le faire durer en le protégeant : éviter la surchauffe, ne pas vider complétement sa batterie… Puis, le recycler, comme lors d’opération telles que « Game of Phones ». Une action menée par la Communauté Européenne d’Alsace et l’association Envie dans des collèges alsaciens et qui consiste à récolter des téléphones oubliés au fond des tiroirs. La coopérative Commown, créée à Strasbourg propose de son côté des solutions pratiques et adaptée pour accéder à des téléphones mobiles et du matériel informatique pleinement réparables et durables (à retrouver sur www.ZIGetZAG.info). Un ado informé est à moitié engagé !
BON A SAVOIR
Jeunes et éco anxiété : de la crainte à la construction de son avenir.
Le terme éco anxiété est apparu en 2007, mais de quoi s’agit-il ? C’est le sentiment de détresse ressenti par une personne lorsqu’elle anticipe les conséquences négatives des changements climatiques. Elle se manifeste par des pertes d’appétit, du sommeil et du goût pour les études, dues au sentiment d’impuissance notamment. En France, elle frappe un jeune sur deux, mais est constatée dans le monde entier et tend à être considérée comme le nouveau mal du siècle pour toute une génération. Il existe cependant des leviers pour lutter contre. Au-delà de l’application des écogestes au quotidien – économies d’eau et d’énergie, alimentation responsable, transport doux etc. – de plus en plus d’adolescents choisissent la voie de l’engagement militant. Mais ce sont aussi de multiples filières professionnelles qui se développent (emplois, stages et services civiques sur l’environnement durable), dans le monde associatif bien sûr mais pas seulement. De nombreuses entreprises et collectivités recrutent dans le domaine.
Un guide de l’ONISEP est disponible en ligne. Il existe également un dossier dédié sur le site de Mtaterre, ainsi que des fiches métiers verts sur Pôle Emploi. De quoi passer des larmes aux armes… éco-citoyens !