Test Covid : des disparités dans la région frontalière franco-allemande

Dans le cadre du dépistage PCR de la COVID-19, l’Allemagne et la France ne fonctionnent pas de la même manière. Les frontaliers ne savent donc pas très bien à quel test se vouer et d’après une enquête du CEC (Centre européen des consommateurs) à Kehl, les éléments de réponse apportés sont loin d’être satisfaisants.

En France, près d’un million de tests sont pratiqués chaque semaine. Tout le monde peut se faire dépister, même sans présenter de symptôme, ni de prescription médicale. Il en coûte 73,59 € par test, entièrement pris en charge par l’Assurance maladie. En revanche en Allemagne, les conditions sont plus strictes. Les personnes asymptomatiques peuvent voir les frais de laboratoire (forfait de 50,50 €) pris en charge mais sous certaines conditions (dans le cadre d’une hospitalisation ou à la demande du Service de santé publique – le « Gesundheitsamt » – compétent). Au final, seul le médecin ou le Service de santé publique peut décider de la nécessité d’un test. En dehors de La Bavière qui prend en charge le coût des tests sans restriction, dans les autres Länder et pour tous les autres cas, les personnes asymptomatiques doivent supporter le coût de leur test, dont le prix varie de 100 à 200 €.

Quant aux résultats de ces tests, là aussi les procédures diffèrent. En France, ils sont communiqués par écrit dans les 24 heures (via Internet par un système sécurisé), tandis qu’en Allemagne, ils sont transmis par téléphone, via l’application Corona-Warn-App (18,4 millions de téléchargements en Allemagne) ou par Internet, dans des délais pouvant atteindre plusieurs jours voire une semaine. Les délais peuvent s’allonger si un écrit est nécessaire. Et pendant tout ce temps, la quarantaine (14 jours en Allemagne) est préconisée.
Enfin, les tests ne sont pas toujours reconnus de part et d’autre de la frontière. Ainsi, les Länder frontaliers comme le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat refusent les tests en langue française. En dehors des personnes en provenance du Grand Est et de la Corse, les tests français devront être traduits pour passer Outre-Rhin (sauf pour la Sarre), ce qui représente un coût supplémentaire. Il est donc conseillé de demander au préalable au laboratoire français qui réalise le test de délivrer une attestation en langue anglaise ou allemande.

Au nom de la coopération franco-allemande au service des citoyens, le Centre Européen de la Consommation réclame la reconnaissance des tests en langue française dans le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat, à l’instar de la Sarre qui l’a prévu dans un texte réglementaire applicable seulement sur son territoire.

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