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Un « bouclier tarifaire » pour faire face à la hausse du prix de l’énergie

Depuis plusieurs mois, les prix de l’énergie (gaz, électricité et carburants) ont considérablement augmenté partout dans le monde, notamment en raison de la reprise économique.

+57% pour les tarifs du gaz depuis le début de l’année

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a enregistré une hausse des prix de l’énergie : + de 15 % pour les tarifs réglementés du gaz depuis début 2019. Des tarifs qui ont augmenté de 12,6 % au 1er octobre 2021 par rapport au mois précédent, soit une hausse de 57 % depuis le début de l’année selon un article du journal Le Monde. L’électricité connait également une forte hausse des prix sur les marchés de gros (où l’électricité est négociée avant livraison aux clients finaux), ce qui fait craindre aux associations de consommateurs une répercussion sur les factures en février 2022 (les tarifs de l’électricité étant révisés deux fois par ans).

Gel des tarifs et revalorisation du chèque énergie

Pour faire face à cette envolée des prix de l’énergie, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la mise en place d’un « bouclier tarifaire ». Concrètement, les prix du gaz seront bloqués jusqu’en avril 2022 et la hausse des tarifs de l’électricité sera limitée à 4 % (contre une prévision de 12 %) début 2022. Le gouvernement espère limiter ainsi les effets de ces hausses sur les factures des ménages jusqu’au printemps prochain, quand la période de chauffe sera passée, et qui devrait coïncider avec une baisse des cours du gaz sur le marché international. En outre, le chef du gouvernement a annoncé une augmentation de 100 € du chèque énergie pour les 5,8 millions de bénéficiaires en décembre. Le ministre a promis en outre : « Si les mesures que nous prenons ne sont pas suffisantes, nous le revaloriserons ».

>>> A lire : « Chèque Énergie supplémentaire de 100€ : la CSF exige des mesures plus fortes »

Un lissage des tarifs

En France, sur environ 10 millions d’abonnés au gaz, cinq millions sont concernés car reliés directement ou indirectement au tarif réglementé. Ces mesures vont permettre de limiter la flambée des factures. Ces dernière auraient augmenté de 20 % en novembre et de 10 % en décembre selon les estimations de la CRE. Il s’agit toutefois d’un lissage des tarifs. Le gouvernement parie sur une baisse des cours au printemps prochain pour que les distributeurs puissent se rattraper en vendant un peu plus cher le gaz à ce moment-là.

Des mesures insuffisantes pour les associations de consommateurs

Du côté des fournisseurs d’énergie, si Engie « prend acte de la décision du gouvernement », l’association Anode (Association Nationale des Opérateurs Détaillants en Énergie) se dit inquiète, les fournisseurs étant obligés d’assumer le coût de la hausse, précisant que « la trésorerie des fournisseurs alternatifs ne sera pas en capacité d’absorber un creux ».

Quant aux associations de consommateurs, elles sont plutôt déçues. La CSF (Confédération syndicale des familles) prend acte de ces mesures dans un communiqué de presse, relayé par l’Union départementale du Bas-Rhin, « mais les juge insuffisantes ». Face à un budget énergie qui explose pour les ménages et qui impacte fortement leurs conditions de vie, l’association préconise des mesures complémentaires, telles que « une baisse de la TICFE sur l’électricité, une baisse de la TVA sur le gaz et l’électricité et une révision de la méthode de calcul des tarifs concertée avec les associations de consommateurs ». La CSF continue de se mobiliser pour les familles tout en sensibilisant au fait que nous devons nous émanciper de notre dépendance énergétique en investissant dans les économies d’énergie « par un plan massif de réhabilitation thermique des bâtiments ».

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