Si la crise sanitaire a pesé en 2020 sur le groupe La Poste, l’activité courrier est en déclin depuis plusieurs années maintenant. En 2015, la société délivrait plus de 11 milliards de plis par an, contre 7,5 milliards l’an passé. La majorité des échanges s’effectue désormais sur Internet, de la déclaration d’impôts aux cartes d’anniversaire…
La Poste a l’obligation de maintenir la distribution du courrier en tout point du territoire, au titre de sa mission de service universel postal. Mais cela devient de plus en plus difficile, avec un déficit abyssal de 1,5 milliard d’euros. L’institution et les pouvoirs publics sont donc en pleine discussion pour trouver des « axes d’évolution » afin de « limiter le déficit ».
Parmi les solutions envisagées, le P.-D.G du groupe, Philippe Wahl, a évoqué la suppression de la lettre prioritaire (le fameux timbre rouge), qui garantit en principe la distribution du courrier le lendemain de son envoi (J+1). Elle ne représenterait plus que 5 % des volumes de courrier, contre 25 % en 2010. Toutefois La Poste n’est pas tout à fait étrangère au phénomène. Elle a elle-même contribué à son déclin avec la mise en place de la lettre verte, distribuée à J+2, qui avait justement pour objectif de diminuer la part des lettres rapides.
La seconde piste évoquée consisterait à réduire le nombre de jours de distribution, notamment en supprimant le samedi. Officiellement, La Poste n’y est pas vraiment favorable, mais dans les faits, de nombreux consommateurs se plaignent auprès du magazine « 60 millions de consommateurs » de l’absence de distribution de courrier ce jour-là….