Bientôt la rentrée et l’occasion peut-être de s’inscrire en auto-école pour obtenir le fameux papier rose. Le confinement a engendré de nombreux retards et bousculé tout le secteur. Il existe cependant une alternative aux auto-écoles traditionnelles : les auto-écoles en ligne. Est-ce vraiment intéressant ?
Embouteillage au permis
Le confinement et la fermeture des auto-écoles ont entraîné l’annulation de 350 000 examens du permis de conduire. Et le retard s’est avéré impossible à rattraper. Les délais pour les candidats se sont allongés, les contraignant parfois à prendre des heures de cours supplémentaires pour ne pas perdre la main. Depuis l’autorisation de réouverture pour les auto-écoles (le 13 mai 2020), les candidats se bousculent. Il n’y a parfois qu’une place par jour, d’après des témoignages de candidats au permis recueillis par Le Figaro début juillet. En effet, les inspecteurs ne peuvent faire passer que 11 candidats par jour contre 13 en temps normal. De nombreuses auto-écoles ont également élargi leurs horaires et augmenter le nombre de leçons pour désengorger le trafic. La plupart des candidats ont tenté de cumuler les heures de cours durant l’été pour passer l’examen en septembre, mais là encore, difficile de savoir si tout le monde sera contenté… Il va falloir s’armer de patience.
La solution en ligne ?
Les auto-écoles en ligne ont bouleversé le marché. La première d’entre elles, auto-école.net, a été agréée en 2014 (l’agrément délivré par la préfecture est obligatoire). Les plus connues sont Ornikar (qui se revendique « la première école de conduite de France »), En Voiture Simone, LePermisLibre et PermiGo.
La crise sanitaire semble leur avoir profité puisque le nombre d’inscrits a fortement augmenté durant la période de confinement. Jusqu’à 35 % de hausse pour la plateforme En voiture Simone selon son fondateur, Édouard Rudolf.
Le principal avantage de ces plateformes, c’est leurs tarifs, qui sont plus avantageux que dans les établissements classiques. Selon un communiqué du ministère de l’Economie et des Finances, publié le 19 février dernier, le coût moyen du permis est de 1 800 € (contre moins de 1 000 € pour les formations en ligne). Depuis le 1er juin 2020, un contrat-type doit obligatoirement être délivré par les auto-écoles, en vue de rendre leurs tarifs plus transparents et, in fine, de les faire baisser. La plateforme de commerce Cdiscount s’est immiscé sur ce marché, en partenariat avec LePermisLibre. Elle propose une offre à 748 € (code + 20 heures de conduite), « soit 35 % de moins que la moyenne », selon Cédric Chevallier, directeur marketing de Lepermislibre.
Ces offres agressives sont possibles en raison notamment de l’absence de locaux et de charges salariales à payer pour ces prestataires.
Les modalités sont également différentes pour les candidats qui s’occupent eux-mêmes du traitement de leur dossier d’inscription. Ils révisent le code de chez eux, à leur rythme et les heures de conduite sont organisées avec un moniteur indépendant. Elles sont réalisables partout en France. La présentation aux examens du Code de la route et de la conduite se fait en candidat libre. Le site www.codedelaroute.fr propose un comparatif des offres des différents acteurs (mis à jour en juillet 2020).
Pas que des avantages
Si la flexibilité du service est intéressante pour le code, elle s’avère plus problématique pour la conduite. Les moniteurs étant des indépendants, aucune solution alternative n’est proposée si l’instructeur n’est pas disponible. L’heure de conduite doit être reportée, quitte parfois à décaler la date de l’examen si le candidat a encore besoin de s’entraîner. Selon les informations du journal Le Point, dans les zones saturées (comme en Île-de-France), ces plateformes manquent d’inspecteurs, ce qui rallonge les délais pour passer l’examen en candidat libre (six à neuf mois d’attente contre un mois en auto-école classique). Quant à la conduite accompagnée et la conduite supervisée, elles ne sont pas possibles avec ces formules.
Par ailleurs, ce modèle fait du tort aux auto-écoles classiques, qui bataillent contre ces plateformes depuis plusieurs années. Certaines d’ailleurs refusent les candidats ayant échoués à l’examen du permis après être passés par une formation en ligne. « Si on répare les pots cassés des auto-écoles en ligne, personne ne verra les failles de ce système. C’est un peu dur, mais on veut que les gens s’indignent et se soulèvent contre ce modèle », avoue une directrice d’auto-école à Vannes au journal Le Point.
Quant au taux de réussite via les prestataires en ligne, il est difficile à connaître réellement car il repose sur les déclarations des candidats. En 2021, la plateforme gouvernementale « rendezvouspermis.fr » devrait être mise en place au niveau national (actuellement en phase d’expérimentation en région Occitanie). Ouverte à tous, elle permettra notamment de centraliser les dossiers et de fournir des données comparables pour toutes les filières. De quoi y voir enfin plus clair…
Mesures sanitaires
Auto-écoles traditionnelles ou en ligne, les entreprises ont dû s’adapter au contexte sanitaire. Un protocole strict a été mis en place pour le passage de l’examen. L’examinateur, l’accompagnant et le candidat doivent porter un masque. La climatisation reste éteinte et l’habitacle aéré pendant la durée de l’épreuve. Les voitures sont désinfectées entre chaque passage.
Les règles sont les mêmes pour les examens de la conduite des deux-roues motorisées. Le protocole sanitaire sur le site de la sécurité routière précise dans ce cas : « Le prêt de casques, de blouson de protection et de gants motos n’est pas autorisé pendant la période de transmission du virus COVID-19. L’oreillette de liaison est systématiquement désinfectée entre deux élèves successifs avec une lingette virucide (…) »