La crise sanitaire impacte fortement les ménages. Entre les intérimaires, les chômeurs, les autoentrepreneurs et les artisans, les associations caritatives estiment qu’un million de personnes ont basculé dans la pauvreté en 2020. Elles s’ajoutent aux 9,3 millions vivant déjà en dessous du seuil de pauvreté (fixé à 1 063 € par mois et par unité de consommation). Selon l’Insee, 14,8 % des ménages étaient concernés en 2018.
Mais pour Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), ce chiffre est une estimation basse car près de 800 000 pertes d’emploi sont attendues d’ici la fin de l’année. Une inquiétude partagée par la Banque de France qui anticipe un taux de chômage au-dessus des 10 % en 2020 et de 11 % dès le premier trimestre 2021.
L’un des signes les plus visibles de cette crise est l’explosion de l’aide alimentaire, dont le nombre de bénéficiaires a bondi de 30 % selon la Fédération française des banques alimentaires, qui approvisionne 5 400 structures. De son côté, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, avançait, le 8 septembre, le chiffre de 8 millions de personnes ayant besoin de cette aide, alors qu’elles n’étaient que 5,5 millions en 2019. Le parc de logement social est également touché avec une augmentation des loyers impayés durant la période de confinement. En septembre, il manquait au secteur 100 millions d’euros de loyers.
Le 2 octobre dernier, dix représentants d’associations (Fondation Abbé Pierre, Médecins du monde, Secours catholique, ATD Quart Monde, Emmaüs…) ont été reçus pour la première fois par le Premier ministre, Jean Castex. Ils réclament notamment une hausse des principaux minima sociaux, ainsi que l’ouverture du RSA dès 18 ans. Une demande déjà exprimée depuis longtemps, dans le cadre de leur lutte contre la pauvreté et qui trouve un nouvel écho sur fond de crise sanitaire. Ces représentants d’associations ont à nouveau pris rendez-vous avec Jean Castex le 17 octobre prochain.
