Les confinements et restrictions sanitaires ont freiné la consommation des ménages, qui ont mis davantage d’argent de côté. En 2020, d’après les chiffres publiés par la Caisse des Dépôts (CDC), les épargnants ont placé 26,4 milliards d’euros sur leur Livret A, soit plus du double du montant de 2019 (12,64 milliards). « Cela représente 50 € par mois et par livret. C’est un record depuis 2012, c’est énorme », a commenté le directeur général de la CDC, Eric Lombard. L’encours total a augmenté de 9,4 % par rapport à l’année passée, s’élevant à 326,5 milliards d’euros aujourd’hui.
Ce succès provoque un phénomène de débordement vers d’autres produits d’épargne comme le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), les dépôts à vue et les livrets bancaires fiscalisés de la part des ménages ayant atteint le plafond du Livret A, fixé à 22 950 €. Cela représente 6 % des Livrets A existants (55 millions) en 2019 selon la Banque de France. Pour les experts, ce chiffre devrait augmenter en 2020.
Ce surplus d’épargne concerne majoritairement des ménages aisés qui n’ont pas fléché leur argent vers des produits plus rémunérateurs et plus risqué (le rendement du Livret A n’est que de 0,5 % depuis février 2020). « En cette période de crise et d’incertitude économique, même les ménages les plus riches cherchent la garantie de capital », constate Cyril Blesson, associé au sein du cabinet Pair Conseil. De fait, en raison des faibles rendements des fonds en euros, l’Assurance vie n’a pas bénéficié d’aussi bons résultats. Au contraire, la collecte a fondu de près de 25 % par rapport à 2019. Par ailleurs, les clients ont davantage retiré d’argent qu’ils n’en ont déposé, engendrant un solde négatif de 7,3 milliards d’euros, sur les onze premiers mois de l’année (contre une collecte nette de 23 milliards en 2019).
Enfin, en 2020, le Livret A et le LDDS n’ont pas « coûté » d’argent aux épargnants en raison du niveau d’inflation fixé à 0,5 %. Ce qui n’était pas le cas des trois années précédentes.
