Dès 2007, lors du Grenelle de l’environnement, l’idée de créer un label poussant les exploitants agricoles à adopter des pratiques plus favorables à l’environnement voit le jour.
En juillet 2021, 8 218 exploitations françaises sont certifiées à « haute valeur environnementale » (HVE). Parmi elles, 81 % sont des exploitations viticoles. Ainsi ce label fleurit beaucoup sur les bouteilles de vin. Mais l’initiative, soutenue au départ par des associations de protection de l’environnement, fait aujourd’hui l’objet de critiques. En effet, ce label laisse croire qu’il correspond à un respect élevé de l’environnement mais ce n’est pas toujours le cas.
Un label qui prête à controverse
Pour obtenir la labellisation HVE, 3 niveaux sont à franchir. L’exploitant doit d’abord respecter la réglementation agricole en vigueur. Il doit ensuite documenter des aspects précis de son exploitation : biodiversité, usage des pesticides, fertilisation et irrigation. Enfin, il doit se soumettre à l’évaluation de ses pratiques, via des indicateurs de performance environnementale.
Pour valider le niveau 3 et donc être certifié HVE, l’exploitant a deux possibilités :
- soit prouver que le montant des achats extérieurs (semences, engrais, pesticides, aliments pour bétail, etc.) est inférieur à 30 % de son chiffre d’affaires, et que les infrastructures dites agroécologiques (bandes enherbées, arbres, haies, mares, etc.) dépassent 10 % de la surface agricole utile de l’exploitation ;
- soit répondre à un questionnaire d’évaluation en quatre modules (biodiversité, phytosanitaire, fertilisation et irrigation), chacun subdivisé en plusieurs critères.
L’exploitant gagne des points en fonction de ses réponses. Il doit en comptabiliser au minimum 10 par module pour obtenir le label.
Or, selon le magazine 60 millions de consommateurs, « le système de notation permet d’obtenir le précieux label HVE en maintenant certaines pratiques peu respectueuses de l’environnement, pour peu que d’autres soient plus vertueuses ». À titre d’exemple, concernant le module de la biodiversité, la présence de ruches ou un nombre élevé d’espèces cultivées, d’espèces animales et d’espèces menacées suffit pour récolter les 10 points nécessaires De même, il suffit que la surface couverte par la culture principale et celle des infrastructures agroécologiques couvrent plus de 9 % de la surface agricole utile pour obtenir les 10 précieux points, indépendamment des autres critères…
Pour le magazine, le label « haute valeur environnementale » n’oblige pas à reconfigurer en profondeur les modes de production et passe en partie à côté de son objectif.