Le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a publié un rapport le 19 décembre 2023 intitulé « Le pouvoir d’achat des familles face au choc d’inflation« . L’instance y étudie l’exposition des familles selon leur structuration (monoparentales, couples avec enfants…) et dévoile que certains dispositifs ont creusé des écarts entre elles et « insuffisamment compensé les pertes de pouvoir d’achat ».
Alimentation : une inflation inédite
Les prix à la consommation ont augmenté très fortement entre janvier 2021 et avril 2023, « de façon inédite depuis près de 40 ans ». L’analyse du panier de consommation de biens des familles révèle que les dépenses en alimentation et en énergie représentent la moitié de l’augmentation de ce panier. L’alimentation contribue à elle seule « pour environ 40 % à la hausse du prix du panier de biens quelle que soit la composition familiale ». La hausse du panier est en moyenne de 120 € par mois pour une famille monoparentale avec un enfant et de 225 € pour un couple avec deux enfants ou plus.
Parallèlement, les demandes de recours aux aides sont en hausse, parfois de plus de 50 % dans certaines zones géographiques. Elles concernent particulièrement des familles avec de jeunes enfants.
À lire aussi : « Précarité alimentaire : 1 Français sur 2 n’a pas recours aux aides disponibles »
L’indemnité inflation, inadaptée pour les familles ?
Les différentes mesures mises en place par le gouvernement pour compenser la perte de pouvoir d’achat n’ont pas toujours permis de répondre aux spécificités familiales. La prime de rentrée exceptionnelle , par exemple, a soutenu davantage les familles monoparentales. Mais l’indemnité inflation ne tient pas compte de la configuration familiale et cible peu le niveau de vie des ménages. Ainsi, elle a faiblement renforcé le niveau de vie tant des familles monoparentales que des familles nombreuses.
Face à ce constat, le HCFEA appelle à « revoir certaines règles de revalorisation des prestations familiales défavorables en cas de forte inflation », avec, notamment, une indexation du montant des subventions sur l’inflation ou encore un soutien accru aux associations d’aide alimentaire.