Le cadmium est un métal qui s’accumule dans l’organisme principalement via l’alimentation et dont les niveaux sont particulièrement élevés chez les adultes et les enfants en France par rapport à d’autres pays.
Le cadmium présent dans les engrais
Dans une lettre ouverte publiée le 5 juin dernier, les Unions régionales des professionnels de santé-Médecins libéraux (URPS) alertent sur l’ampleur de la contamination au cadmium en France. Ce métal – présent naturellement dans les sols – est cancérigène, reprotoxique et possiblement mutagène. Par ailleurs, il est fortement suspecté de jouer un rôle dans l’accroissement exponentiel des cancers du pancréas, particulièrement répandus dans l’Hexagone.
La contamination provient principalement des engrais minéraux épandus sur les cultures. Ces derniers contiennent des phosphates importés de mines marocaines, dont la teneur en cadmium est plus importante que pour les phosphates issus d’autres pays.
Une contamination préoccupante chez les enfants
Nous sommes ainsi tous exposés via notre alimentation, car le cadmium se retrouve dans des produits de base comme les céréales, pommes de terre, pâtes, pains et produits de panification.
Une fois dans notre organisme, ce métal s’accumule dans le foie et les reins, et sa présence augmente avec l’âge. Mais cette contamination touche dès le plus jeune âge, les médecins libéraux constatant « une explosion de la contamination des jeunes enfants », notant qu’il constitue « l’un des plus grands toxiques existants ». Ces derniers ont une imprégnation au cadmium 4 fois supérieure à celle des enfants américains ou allemands par exemple.
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Privilégier le bio
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) prévoit de publier en fin d’année ses travaux en cours visant à évaluer l’exposition humaine au cadmium, afin de définir « des leviers d’action pour réduire l’imprégnation de la population française ». De son côté, l’URPS distribuera des documents d’information dans des cabinets médicaux, et milite d’ores-et-déjà pour la mise en place de stratégies de dépistage des pathologies chez les personnes les plus à risque.
Enfin côté consommateurs, il est recommandé de privilégier au maximum l’alimentation bio, dont la contamination au cadmium est inférieure de 48 % en moyenne. « C’est un appel aux autorités, il ne faut pas assommer cette filière », estime le docteur Pierre Souvet dans un contexte difficile pour cette dernière : le ministère de l’Agriculture a annoncé récemment amputer de 15 millions d’euros le budget de l’Agence Bio, qui promeut le secteur…
