Après le phénomène de « shrinkflation« (traduit par « réduflation »), procédé marketing qui consiste à réduire la quantité d’un produit sans en modifier le prix, les consommateurs sont susceptibles de subir la « cheapflation ».
« Cheap » est un mot anglais qui signifie « bas de gamme ». Ce concept issu des États-Unis désigne la propension des industriels de l’agroalimentaire à remplacer des ingrédients coûteux par des substituts moins chers dans leurs recettes… Le tout, sans modifier le prix final. Ainsi, le consommateur est amené à acheter des produits de moindre qualité au même tarif, sans toujours s’en rendre compte.
La cheapflation de la qualité nutritionnelle
En effet, les substitutions ne sont pas toujours très visibles. Elles peuvent consister à remplacer un peu de crème par des épaississants dans un dessert ou encore ajouter plus de gras et de gelée dans un pâté. Si les changements figurent bien sur l’étiquette, seul un œil aguerri pourra le remarquer. Aussi, les produits « traiteur « et « à la coupe » sont plus enclins à être concernés. Dans ce format, les ingrédients et proportions sont moins perceptibles.
En outre, ce procédé entraîne un risque plus important de tendre vers la malbouffe. De fait, ces substituts sont bien souvent d’une qualité nutritionnelle moindre, voire néfaste.
En parallèle, la consommation de fruits et légumes tend à baisser, ce qui inquiète Nicole Darmon, directrice de recherche à l’Inrae. Celle-ci déclare au journal Les Échos : « Quand on est soumis à de fortes contraintes budgétaires, on va plutôt s’orienter vers des sources de calories pas chères comme les féculents raffinés (…) et les produits gras et sucrés ». Un risque sanitaire « énorme », ajoute–elle, préconisant de diminuer la quantité de viande afin de consommer « plus de fruits et légumes ». Autre solution : se tourner vers des produits « intermédiaires » comme les œufs ou le lait. La création d’une véritable « sécurité sociale de l’alimentation » serait de surcroît une mesure protectrice pour les consommateurs.
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