Trop d’aliments « ultra-transformés » dans nos assiettes

Les aliments sont classés en quatre groupes, selon la classification Nova reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces derniers sont répartis en fonction du degré de transformation des matières dont ils sont constitués : les aliments peu ou pas transformés (fruits et légumes frais, œufs, légumineuses, viande coupée et emballée, lait pasteurisé…), les ingrédients culinaires transformés (condiments, beurre, huiles végétales…), les aliments transformés auxquels des substances sont ajoutées tels que le sucre, le sel, l’huile… (conserves, aliments fumés, fromages, pains, etc.) et enfin, les produits « ultra-transformés » dont les formulations industrielles comportent plus de cinq ingrédients ainsi que des additifs, conservateurs, amidons modifiés et/ou huiles hydrogénées ou encore agents colorants, texturants et sucrants (sodas, confiseries, pâtisseries, lait infantile, produits alimentaires prêts à l’emploi, plats préparés, viandes et poissons reconstitués, soupes déshydratées, barres chocolatées, etc.).

Ce groupe d’aliments est particulièrement décrié car ils sont riches en sels, sucres et gras et par ailleurs pauvres en nutriments. Leur consommation s’est démocratisée dans les années 1990 et n’a cessé de se généraliser depuis. Or, une étude menée par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et publiée dans le British Medical Journal met en évidence le risque accru d’apparition de maladies cardiovasculaires dû à la consommation de ce type de produits. Mathilde Touvier, directrice de l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm indique : « on a remarqué qu’une augmentation absolue de 10 % de la part d’aliments « ultra-transformés » dans le régime était associée à une augmentation de 12 % de risque global de maladies cardiovasculaires ». Elle précise toutefois que cette seule étude ne permet pas de conclure à un lien de cause à effet.

D’autres études avaient déjà démontré le lien entre ces aliments « ultra-transformés » et les risques de surpoids, obésité, diabète, hypertension, troubles digestifs, voire cancer. Mais il semblerait que leur qualité nutritionnelle ne soit pas le seul facteur responsable de ces maladies. Pour l’Inserm, il convient désormais de se pencher également sur les emballages. Il existerait en effet un risque que les substances qu’ils contiennent puissent migrer dans les aliments s’ils sont conservés trop longtemps.

Les chercheurs estiment toutefois qu’il ne faut pas être alarmiste. La consommation occasionnelle de sodas ou de plats préparés n’entraîne pas immédiatement un risque pour la santé. Dans ses nouvelles recommandations sur l’alimentation, Santé Publique France conseille de limiter la consommation d’aliments ultra-transformés et de privilégier les aliments bruts ou peu transformés. L’agence prend également en considération l’environnement (en préconisant la consommation de fruits et légumes locaux, de saison et, de préférence, bio) ainsi que l’hygiène de vie en général, encourageant les Français à faire davantage d’activité physique et à réduire le temps passé assis dans la journée.

Partager