Selon le dernier rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) – remis à la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn il y a quelques jours – près de 25 000 places en crèche ont disparu entre 2013 et 2017. Alors que les parents déplorent déjà des difficultés à trouver une place pour leur enfant, la situation semble se dégrader, notamment dans les petites villes.
Élue à Nancy et responsable de la petite enfance à l’Association des maires de France (AMF), Élisabeth Laithier reconnait que les coûts de fonctionnement sont de plus en plus lourds pour ces structures avec des contraintes financières et administratives qui se sont accrues. C’est le cas notamment avec la disparition des contrats aidés qui ont engendré de grandes difficultés au sein de petites structures. D’autres ont été contraintes de fermer leurs portes en raison des coûts de mise en accessibilité pour les personnes handicapées qu’elles ne pouvaient assumer.
Mais la multiplication de ces fermetures n’apparaît pas clairement dans les statistiques, occultée par la création en parallèle de places en microcrèches. En effet, sur la même période (2013-2017), 22 900 places ont été ouvertes au sein de ces structures. Mais les conditions d’accueil ne sont toutefois pas les mêmes. La plupart de ces microcrèches sont privées, les familles doivent avancer les frais et le reste à charge est plus important (562 € mensuels pour un accueil à temps plein, selon les estimations de la Cnaf, Caisse nationale d’allocations familiales). « Ceci est discriminatoire et exclut de fait les familles les plus modestes », déplore Élisabeth Laithier.
Le sujet préoccupe au sein du Haut Conseil de la famille. Même s’il doit être creusé davantage selon eux, il semblerait que le phénomène touche principalement les communes les plus pauvres. Il faut donc trouver un moyen de les aider. De son côté, le HCFEA demande que les aides financières de la Cnaf soient modulées en fonction du potentiel financier des communes. Il recommande également que des conseillers des caisses d’allocations familiales puissent aider, à titre préventif, les crèches en difficulté afin de prévenir les fermetures de structures. Des recommandations dont doit maintenant se saisir la ministre Agnès Buzyn.