Après de nombreux autres produits alimentaires, tels que le cacao, le café ou le riz, le sucre connaît une flambée de son prix, à son plus haut niveau depuis 2011. En cause, les épisodes de sécheresse qui ont touché l’Inde et la Thaïlande, deux des plus gros pays exportateurs, accentués par le phénomène El Niño (hausse de la température à la surface de l’eau de l’est de l’océan Pacifique, autour de l’Équateur).
Aussi, la baisse de production attendue serait de près de 8 % en Inde et de 15 % en Thaïlande. Les deux pays ont donc restreint leurs exportations. En conséquence, des hausses de prix en magasin, à commencer par le rayon des sucreries. Aux États-Unis, l’augmentation était de 8,9 % en 2023 et devrait de nouveau croître de 5,6 % cette année.
Moins de sucre, plus cher
La situation devrait s‘aggraver. Ainsi, « Il ne fait aucun doute que le prix du sucre est très, très élevé et le restera jusqu’à ce que le phénomène El Niño s’atténue », explique au Washington Post Joseph Glauber, chercheur à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires. Le phénomène climatique devrait impacter les températures pendant encore quelques mois.
Dans les pays aux revenus élevés, tels qu’en Amérique du Nord et en Europe, les ménages ressentiront évidemment les effets de cette hausse… Mais la situation est plus critique dans les pays en voie de développement où les populations dépendent du sucre pour augmenter leur apport calorique quotidien.
En outre, selon la Banque centrale européenne, l’inflation alimentaire de manière générale pourrait atteindre jusqu’à 3 % par an d’ici les années 2030. Ce, en raison de la crise climatique si des travaux d’adaptation ne sont pas entrepris. D’autres cultures seront impactées, accélérant ainsi l’insécurité alimentaire « qui frappe déjà 2,4 milliards de personnes en 2022 », selon l’ONU.