À la suite d’une enquête de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) – dont les résultats ne sont pas encore publiés – de nombreux produits alimentaires contenant du cannabidiol (CBD) ne respectant pas la réglementation en vigueur ont fait l’objet de procédures de rappel.
Les deux principales causes évoquées sont :
- le taux trop élevé de tétrahydrocannabinol (THC), substance psychoactive du chanvre dont la limite est fixée à 0,3 % ;
- une quantité de CBD supérieure à 50 mg, correspondant à la dose recommandée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).
Une réglementation floue
S’agissant du critère des 50 mg, il pose question… En effet, aucun seuil maximal n’a été fixé en France selon les informations recueillies par 60 Millions de consommateurs auprès de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, la Mildeca.
Interrogé, le ministère de l’Agriculture indique qu’il s’agit d’un « critère de ciblage afin de retirer du marché, dans une première approche de contrôles, les produits les plus dosés ». Il ajoute que l’harmonisation de la mise en place des mesures est en cours au niveau européen.
En outre, le CBD fait toujours l’objet d’évaluations et, à ce titre, n’est pas autorisé dans l’alimentation. Seules les graines et les fibres de chanvre, ainsi que leurs produits dérivés, sont autorisés en tant que denrées alimentaires ou ingrédients de ces denrées, pour les humains comme pour les animaux. Pourtant de nombreux produits alimentaires en contenant, à destination tant des humains que des animaux, sont accessibles sur le marché… Contactés par le magazine, certains professionnels semblaient ignorer la réglementation.
Les consommateurs de CBD mal informés
Par ailleurs, les produits font souvent l’objet d’un étiquetage insuffisant. De fait, la composition n’est pas détaillée et des substances psychoactives ne sont pas mentionnées. Enfin, les allégations thérapeutiques sont proscrites, les produits au CBD relevant du bien-être.
Le flou autour de la réglementation est donc préjudiciable au consommateur. L’absence de seuil maximal de CBD complexifie les contrôles alors qu’il permettrait de distinguer les produits qui relèvent plutôt du médicament.
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