Le paracétamol que l‘on connait sous les marques Doliprane ou Dafalgan peut entrainer des complications chez certains patients, voire même le décès « si l’on dépasse les doses fixées » explique le Docteur Dominique Lannes, hépatologue à Paris. En effet, les doses de paracétamol ne doivent pas excéder 3 g par jour, pour les adultes. Les enfants, quant à eux, ont une posologie qui diffère selon leur poids. Il est donc indispensable de se référer à la notice pour ne pas dépasser les doses.
Le risque est surtout élevé chez les personnes qui ont un foie fragile, dû aux excès d’alcool ou causé par une maladie du foie. « Pour cette catégorie, dépasser de façon très légère les doses journalières peut être mortel », assure Christophe Bureau, secrétaire général de l’Association française pour l’étude du foie (Afef). En effet, lorsque le paracétamol, une fois ingéré est transformé dans le foie, il libère une substance dangereuse pour les cellules du foie. En effet, une protéine naturellement présente dans le foie appelée le glutathion agit pour le détoxifier. Mais elle est présente en de plus faibles quantités chez une personne dénutrie ou malade du foie. C’est dans ces cas précis que le paracétamol devient toxique. Des associations telles que l’Afef se demandent alors pourquoi un tel médicament est en vente libre alors qu’ « il a tué 400 personnes aux Etats-Unis en 2009 ».
Le succès que rencontre le paracétamol s’explique par son efficacité et son coût peu élevé, mais le Dr Dominique Lannes appelle à une « réelle mise en garde des consommateurs » sur les risques qu’il comporte.
