Pour se prémunir du virus, certains Français sont prêts à tout tenter, quitte à risquer de s’empoisonner. C’est ce qu’a révélé une étude de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Entre le 1er et le 24 mars, les centres anti-poisons ont répertorié 245 cas d’exposition dangereuse à des produits destinés à lutter contre le virus et 6 appels sur 10 concernaient des symptômes apparus par la suite. Ils ont identifié quatre situations à risque. Tout d’abord, l’utilisation de nettoyant et désinfectant ménagers représente 30 % des signalements. Le plus souvent, les intoxications font suite à un mauvais usage des produits : mélange de javel avec du vinaigre blanc (à ne jamais faire car cela provoque des dégagements gazeux de chlore), utilisation de lingettes sur la bouche ou encore de vinaigre ou de javel sur les mains… Apparaissent ensuite les solutions de gel hydroalcoolique (28 % des cas) auxquelles des enfants ont été accidentellement exposés ou encore des solutions de fabrication maison mal réalisées. Ces produits doivent impérativement être rangés hors de portée des enfants et les formules maison bien étiquetées. Suivent les huiles essentielles, utilisées en pulvérisation pour « désinfecter » ou par voie interne pour « renforcer les défenses immunitaires ». L’Anses rappelle que les huiles essentielles « ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus » et que les personnes souffrant d’affections respiratoires (notamment les personnes asthmatiques) et les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas les utiliser. Enfin, les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes, bronchodilatateurs et anti-inflammatoires associés, ont souvent été pris à mauvais escient.
Les meilleures façons de se protéger restent les gestes barrières (distanciation sociale, masques…) et le lavage des mains régulier.