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Pénuries en chaîne : modèle de consommation à bout de souffle ?

La France subit des pénuries diverses. Notre modèle est-il menacé?

La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et le changement climatique ont des conséquences de plus en plus visibles et mettent en lumière les failles de notre système. Les chaînes d’approvisionnement sont impactées, les prix grimpent en flèche et plusieurs produits de différents secteurs de notre économie viennent à manquer.

Crises et inflation

Si l’huile de tournesol se fait rare dans les rayons depuis plusieurs semaines, c’est au tour de la moutarde d’être touchée. C’est l’un des produits alimentaires qui a subi la plus forte inflation cette année (+ 10 %), avec les pâtes (+ 15 %), la viande (+ 11 %), l’huile et la farine (+ 10 %).

En cause, le ralentissement de la production des graines de moutarde au Canada (premier producteur mondial) à la suite de plusieurs épisodes de sécheresse l’année dernière. Les autorités canadiennes prévoient une nouvelle baisse de production de 28 % d’ici la fin du mois de juillet.

L’Ukraine est également un grand producteur de graines de moutarde mais le conflit actuel avec la Russie entraîne de grandes incertitudes pour le secteur.

Impact sur le comportement des consommateurs

Selon Emily Mayer, spécialiste des produits de grande consommation à l’institut IRI, deux tendances émergent chez les consommateurs face à la flambée des prix alimentaires : « Ceux qui achètent moins pour absorber un peu l’inflation (…) et ceux qui achètent moins cher. Ces derniers se tournent vers des marques distributeurs, du discount. On voit d’ailleurs que les premiers prix sont en forte croissance ».

L’institut estime par ailleurs que les prix devraient continuer de croître jusqu’à 5 % d’ici l’été.

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Pénuries alimentaires, mais pas que…

D’autres secteurs sont impactés comme les contenants en verre, en raison de la fermeture d’usines en Ukraine et de l’envolée des prix de l’énergie. Côté automobile, les ventes de voitures neuves sont en chute libre (- 22 % en avril 2022). La pénurie de semi-conducteur n’est toujours pas résorbée depuis le début de la crise sanitaire. A cela s’ajoutent des défauts d’approvisionnement en câbles électriques.

Même constat pour les matériaux de construction dont les prix augmentent et les délais d’approvisionnement s’allongent. Patrick Mathieu, le président de l’antenne des Vosges de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), affirme à Batiactu : « C’est la plus grave crise d’approvisionnement en matières premières en matériaux (fer, acier, aluminium, pvc, bois, vitrage…) que nous n’ayons jamais connue ».

Enfin, le prix du papier a aussi augmenté de 45 % en moyenne depuis le début de l’année (jusqu’à 80 % pour le papier journal), entraînant une pénurie de papier kraft dans les magasins, des sorties de livres retardées et la hausse du prix de certains titres de journaux.

La situation est d’autant plus compliquée que la colère sociale gronde dans plusieurs pays. L’Algérie et le Maroc ont réagi en augmentant le montant des salaires. En France, où le smic a été revalorisé trois fois en six mois, rattrapant le niveau des plus bas salaires dans certaines branches, le sujet est particulièrement sensible.

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