Près de 3 millions de piscines privées en France

En 2003, la France fut victime d’une canicule sans précédent, marquée par de nombreux records de température. Depuis, les épisodes de canicule sont de plus en plus fréquents et ce phénomène n’est pas près de s’arrêter selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC). Les vagues de chaleur répétitives poussent ainsi les Français à trouver des alternatives pour se rafraîchir et mieux supporter les fortes températures. La piscine apparaît alors comme une véritable solution. Mais quel est son impact sur l’environnement ?

Les chiffres

D’après les derniers chiffres de la Fédération des Professionnels de la Piscine et du Spa (FPP), la France compte plus de 2,95 millions de piscines privées (d’une superficie supérieure à 10 m2) à la fin 2020. Elles sont composées, à part quasi égale, de piscines enterrées (1,47 million de bassins) et de piscines hors sol (1,48 million). Sur la base d’une étude réalisée en 2007, la FPP estimait qu’en 2018 nous aurions à peine dépassé la barre des 2 millions. La réalité va au-delà de ces estimations puisque nous atteignons les 2,5 millions en 2018 et presque 3 millions en 2020.

Dans les années 2000, la France comptait 700 000 piscines dont 550 000 enterrées et seulement 150 000 hors Sol, soit respectivement, 3 fois et 10 fois moins qu’en 2020. Ce boom des piscines hors sol s’explique par leur coût moins élevé et leur facilité de mise en œuvre. Il existe cependant des piscines pour tous les budgets grâce à une grande évolution dans la façon de les concevoir. La France est le leader du marché européen et deuxième sur le marché mondial, derrière les États-Unis.

Aujourd’hui, 15 % des foyers français résidant en maison individuelle possèdent une piscine. Dans les années 80, la piscine avait pour but d’être un bassin de nage et était donc relativement grande. Elle faisait en moyenne 72 m2 (12x6m) et 1,80 m de profondeur, pour un volume d’eau de près de 130 m3. De nos jours, en raison de la fréquence des épisodes caniculaires, la piscine a davantage vocation à rafraîchir, elle est donc bien plus petite. Les nouvelles constructions mesurent en moyenne 21 m2 (7x3m) pour 1,30 m de profondeur et environ 27 m3 d’eau.

Impact environnemental

Les piscines ne sont cependant pas sans impact sur l’environnement. En effet, la plupart des piscines sont chauffées et entretenues avec différents produits chimiques générant une empreinte carbone non négligeable.

La FPP a calculé le véritable impact des piscines sur l’environnement. Ainsi, un ménage français émet environ 16 400 kg de CO2 par an. Une piscine représente en moyenne 1,2 % de l’émission annuelle de CO2, soit 200 kg. Sur ces 200 kg, environ 50 % concernent la consommation énergétique, 45 % les déchets et produits liés à la piscine et l’eau seulement 5 %. Donc, si un bassin de 4×8 m utilise environ 200 kg de CO2 par an, la France, avec ses 3 millions de piscines, atteint des émissions cumulées annuelles de 600 000 tonnes.

Eco-gestes

Bonne nouvelle toutefois, les professionnels du secteur ont cherché à combiner au cours des dernières décennies piscine et développement durable. Ainsi l’impact sur l’environnement tend à diminuer. Ainsi, entre 1980 et 2015, le volume d’eau a diminué de 45 %, l’énergie utilisée pour la filtration de 65 % et celle utilisée pour le chauffage de 100 %.

Il est désormais possible de chauffer sa piscine à l’aide d’une pompe à chaleur, d’utiliser des couvertures solaires. On peut également installer des lampes LED pour réduire la consommation d’électricité.

Des éco-gestes simples permettent également de réduire son empreinte environnementale :

  • couvrir le plan d’eau lorsqu’il n’est pas utilisé, avec une couverture, un abri ou une bâche ;
  • vérifier l’équilibre de l’eau pour bien utiliser les produits, car un bon équilibre de l’eau en début de saison permet de limiter l’usage des produits de traitement ;
  • adapter le temps de filtration à la température de l’eau (plus l’eau est chaude plus la filtration doit être importante afin d’éliminer les germes qui se développent).

En cas de doute, les utilisateurs peuvent demander aux professionnels d’analyser l’eau afin de l’équilibrer.

Les piscines naturelles

La piscine naturelle est destinée avant tout à la baignade mais l’eau n’est pas traitée de façon chimique. Composée d’un bassin de nage et d’un bassin de filtration, elle nécessite plus de place pour être mise en œuvre et son coût d’installation est beaucoup plus élevé que celui d’une piscine traditionnelle. Mais elle présente l’atout majeur d’éviter tout ajout de produits chimiques ; le bassin de filtration est agrémenté de plantes qui participent à l’épuration et à l’oxygénation de l’eau en plus de décorer votre jardin. Toutefois, pour assurer la propreté de l’eau, un entretien classique (aspirateur, brossage, contrôle du PH) reste nécessaire.