microplastiques

Profusion de microplastiques

Dans une enquête édifiante menée par le magazine « 60 millions de consommateurs », nous découvrons l’ampleur de la pollution aux microplastiques et quelques solutions pour en limiter les effets à notre échelle.

Une vaste accumulation de plastiques s’agglomère dans le Pacifique nord, communément appelée le 7ème continent. Parmi les immondices de plastiques qui pataugent dans l’océan, se trouvent près de 1 700 milliards de déchets microplastiques, c’est-à-dire compris entre 0,5 et 5 millimètres.

Des microplastiques partout

Les microplastiques ne se trouvent pas que dans les océans, mais aussi dans les eaux, la terre et l’air. Nous les retrouvons donc dans l’alimentation (coquillages, crustacés mais aussi riz, miel, sucre, thé, sel de table, bières, carottes…) ainsi que dans l’eau en bouteille. Ils proviennent principalement de la dégradation des déchets plastiques sous l’effet du soleil, des températures et de contraintes mécaniques. Toutefois, des microplastiques se libèrent aussi quand nous utilisons des objets en plastiques. Comme l’usure des pneus et des freins ou encore l’abrasion des textiles et des gazons synthétiques par exemple.

La modification irréversible de notre environnement, n’est pas la seule conséquence. En effet, nous ingérons ou inhalons ces particules qui pénètrent nos organismes, tout comme ceux des insectes et des animaux. Or leur composition présente des risques pour la santé. Même s’ils sont à ce jour mal connus, la nécessité de limiter leur production et leur fuite dans l’environnement fait consensus. Dans la foulée, les réglementations française et européenne s’adaptent, en commençant par cibler les plastiques à usage unique (sacs plastiques aux caisses, pailles, touillettes à café, couverts jetables…). Le décret 3R « réduire, réutiliser, recycler » de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a pour objectif la réduction de 20 % des plastiques à usage unique d’ici à 2025.

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Une production mondiale en hausse

Pourtant, malgré ces objectifs ambitieux, la production mondiale s’accélère. D’après les dernières projections, elle devrait tripler d’ici à 2050 ! En outre, les industriels parviennent à contourner les nouvelles interdictions… Par exemple en étiquetant des couverts plastiques jetables comme étant « lavables » ou proposent des alternatives parfois pires que les produits qu’elles remplacent, comme les sachets « biosourcés » pour les fruits et légumes. Christophe Viant, de la Fédération des entreprises du recyclage (Federec), le déplore au magazine « 60 millions de consommateurs » : « On a remplacé des sacs à usage unique en polyéthylène, que l’on savait recycler, par des sachets que l’on ne sait pas recycler et qui ne se dégradent pas si bien dans la nature, car ils n’y sont pas en situation de compost ». Toutefois, d’après l’ADEME (Agence de la transition écologique), même mis au compost, ces sachets se dégradent mal…

Si certaines mesures engagées vont dans le bon sens, elles ne seront pas suffisantes pour enrayer le phénomène. Selon une étude de l’ONG The Pew Charitable Trusts, parue en 2019, si nous en restons aux mesures actuelles, la pollution plastique « sera multipliée par trois en 2040 ». C’est pourquoi les actions mises en place doivent être plus ambitieuses. Les industriels doivent également se saisir sérieusement de ces enjeux afin de proposer de réelles alternatives aux consommateurs.

Des gestes simples

Chacun d’entre nous, à son niveau, peut agir pour limiter son exposition aux microplastiques. À commencer par aérer correctement les pièces de son logement et de son bureau. Ainsi qu’en passant régulièrement l’aspirateur pour éviter la propagation des poussières microplastiques dans l’air. Nos modes d’achat ont également un impact. Privilégier si possible le vrac (ou du moins, limiter au maximum les emballages) en particulier pour les fruits, légumes, céréales. L’achat auprès de producteurs bio et locaux est une bonne façon de limiter notre impact tout en contribuant au développement économique de nos territoires.

Attention aux barquettes rigides pour la viande ou les pâtisseries, pots de yaourts, bouteille d’eau, etc. À noter qu’il est fortement déconseillé de réchauffer du plastique au four à micro-ondes. Penser à transvaser les préparations dans un matériau en verre par exemple. Concernant les cosmétiques, les microplastiques y sont moins présents. En effet, les microbilles dans les produits rincés de gommage ou d’exfoliation sont interdites depuis 2018. Et ils le seront dans tous les cosmétiques rincés d’ici à 2026). Préférer les produits solides, rechargeables ou en vrac.

Prudence également avec les produits d’hygiène et de ménage. Ainsi qu’avec certains produits textiles composés de fibres synthétiques, les jouets et décorations à base de paillettes. Retrouvez tous les conseils et alternatives possibles pour ces produits dans le n°573 (octobre 2021) du magazine 60 millions de consommateurs. Et trouvez des offres de biens plus responsables en Alsace sur www.zigetzag.info.

À lire aussi : « Zéro déchet : Pourquoi pas les cosmétiques solides ? »


BON A SAVOIR
Semaine Européenne de la Réduction des Déchets

Du 20 au 28 novembre 2021 se tiendra la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD). C’est un événement de sensibilisation à la réduction des déchets et à l’allongement de la durée de vie des objets coordonnée par l’ADEME. Plusieurs animations sont prévues dans toute la France :

  • fabrication de produits ménagers ou de cosmétiques,
  • ateliers coutures ou cuisine zéro déchet,
  • cinés-débats,
  • conférences,
  • expositions,
  • goûters zéro déchet…

Retrouvez le programme du Grand Est sur le site www.serd.ademe.fr, rubrique « programmes ». À Strasbourg, la SERD sera clôturée sur le Marché OFF, place Grimmeissen, par un ensemble d’animations sur la thématique des déchets les 27 et 28 novembre.