L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) alerte sur les risques sanitaires des pyréthrinoïdes, des insecticides présents notamment dans certains antimoustiques ou antipoux. Ils joueraient un rôle dans la survenue de troubles anxieux et dépressifs chez les enfants exposés pendant la grossesse.
Dans un communiqué paru le 24 avril dernier, l’Anses dévoile ses conclusions à la suite de l’analyse des principaux travaux scientifiques effectués ces dernières années sur la famille des pyréthrinoïdes, lesquels sont utilisés dans des produits phytopharmaceutiques mais également dans des biocides et des médicaments vétérinaires.
Pyréthrinoïdes sources d’anxiété ou d’infertilité
Ce travail a été réalisé dans le cadre du dispositif de phytopharmacovigilance de l’Anses, qui permet de surveiller les effets des produits phytopharmaceutiques dans les conditions réelles d’utilisation et d’agir en conséquence.
Matthieu Schuler, de l’Anses, explique au journal Libération que les signaux sanitaires les plus marquants « portent sur les troubles du comportement dits « internalisés » — comme l’anxiété ou le repli sur soi — observés chez de jeunes enfants dont les mères ont été exposées aux pyréthrinoïdes pendant la grossesse ».
Les études ont également mis en évidence des effets sur la fertilité masculine ainsi qu’un risque accru de leucémie lymphoïde chronique ou de lymphome lymphocytaire pour les personnes exposées dans un cadre professionnel.
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Usage en agriculture mais aussi domestique
Les sources d’exposition sont variées et, pour le moment, l’Anses n’est pas en mesure d’identifier les plus importantes et de les hiérarchiser entre elles. Sont concernés tant l’usage en agriculture (les molécules se dispersant dans les champs et maisons alentours) que l’usage domestique, comme les spray antimoustiques ou antipoux à appliquer sur les textiles (les produits cutanés ne sont pas concernés) ou en diffuseur.
Si l’Agence sanitaire ne préconise pas d’interdiction, elle recommande un usage raisonné et limité de ces produits, et surtout, appelle l’Efsa, (l’autorité européenne de sécurité des aliments) à « rendre ses prochaines évaluations à la lumière de ces nouvelles données scientifiques ».