La crise sanitaire et les mesures mises en place pour lutter contre la propagation du Covid-19, notamment la distanciation physique, ont des conséquences non négligeables sur le psychisme. Isolement, restriction des libertés individuelles, difficultés dans l’organisation du travail ou encore perte de revenu sont sources de stress, dans un contexte de peur généralisée de contamination. A cela s’ajoute une situation incertaine où les consignes changent sans arrêt, nous faisant perdre nos repères.
Crise sanitaire et santé psychique
Depuis le début de la crise sanitaire, les états anxieux ou dépressifs et les troubles du sommeil sont en augmentation. Le site Doctolib a vu doubler le nombre de recherches d’internautes concernant la santé mentale. Pourtant, si nous sommes généralement soucieux de notre santé physique, nous avons tendance à négliger notre santé psychique.
Plusieurs éléments sont en cause :
- le tabou autour de la maladie mentale – consulter un psy est encore souvent considéré comme quelque chose de honteux ;
- la négligence ou la minimisation du problème – la santé mentale étant considérée comme accessoire ;
- ou encore la mauvaise prise en charge des consultations, voire l’absence totale de remboursement.
En effet, à ce jour, les séances chez un psychologue ou psychanalyste ne bénéficient d’aucun remboursement obligatoire de l’Assurance maladie. Seules les séances auprès d’un psychiatre sont en partie prises en charge. De fait, il s’agit d’un médecin pouvant poser un diagnostic et prescrire des médicaments. Toutefois, le montant des remboursements par l’Assurance maladie varie. Il sera ainsi plus avantageux de consulter un psychiatre conventionné secteur 1*, dans le cadre d’une prescription du médecin traitant. Certaines complémentaires santé proposent des prises en charge. Mais elles ne couvrent pas toujours l’intégralité des frais. Et elles sont parfois limitées à quelques séances par an.
Un dispositif nécessaire
D’après France Bleu, il y a eu ces derniers mois + 19 % de prises de rendez-vous chez les psychiatres. Face à cette hausse de la demande, les assureurs de la Fédération française de l’assurance, les mutuelles de la Mutualité française et les institutions de prévoyance ont annoncé fin mars la mise en place d’un « dispositif inédit ». Celui-ci prévoit, tout au long de l’année, le remboursement des consultations de psychologues libéraux, sur prescription médicale, au bénéfice des assurés couverts par un contrat de complémentaire santé. Ce dispositif permet la prise en charge jusqu’à 4 consultations d’ici la fin de l’année, « dès le premier euro facturé » et dans la limite de 60 € par séance.
Cette démarche va dans le sens des recommandations émises par la Cour des comptes. Dans son rapport publié le 16 février dernier, l’institution préconisait que le remboursement des psychologues libéraux par l’Assurance maladie soit « généralisé dès que possible ».
A noter qu’une expérimentation a été engagée en ce sens en 2018 dans trois départements : Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne et Morbihan.
*ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires