Dans le cadre de l’élaboration de la future loi « grand Age et autonomie », Agnès Buzin, ministre de la Santé et des solidarités, avait lancé en octobre 2018 une concertation ainsi qu’une consultation citoyenne. À l’issue de six mois de travaux et de réflexions, Dominique Libault (le pilote de la concertation) a remis un rapport comportant 175 propositions pour lutter contre la dépendance, élaborées d’après les 18 000 suggestions recueillies. Leur mise en œuvre nécessitera 10 milliards d’euros par an supplémentaires.
Parmi les pistes avancées, une augmentation du personnel soignant en EHPAD de 25 % d’ici 2024 (soit 80 000 postes supplémentaires). A l’heure actuelle, 63 % des EHPAD ont un poste vacant depuis six mois ou plus. Cela passera par une revalorisation des métiers de l’aide à la personne. L’objectif du gouvernement est en effet de rendre ces métiers plus attractifs.
Le rapport propose également un programme de rénovation des établissements de 3 milliards d’euros sur 10 ans. Il faut savoir qu’un quart d’entre eux n’a pas été rénové depuis 25 ans. Mais cela va plus loin avec l’idée de créer des « centres ressources grand âge », ouverts sur l’extérieur, en vue de favoriser les échanges sociaux (avec des crèches, des restaurants, des salons de coiffure…).
Enfin, autre mesure phare, la baisse du reste à charge pour les résidents et leur famille. Celui-ci s’élève en moyenne à 1 850 € par mois (aides et crédit d’impôt déduits). Le rapport préconise une baisse de 300 € pour les ménages les plus modestes, ayant des revenus entre 1 000 et 1 600 € par mois.
Concernant le financement de ces mesures, la ministre a été catégorique: « Il n’y aura pas un impôt supplémentaire, c’est une porte qui est clairement fermée ».