surtourisme

Un plan pour lutter contre le « surtourisme »

Le tourisme s’est fortement démocratisé et son expansion a bénéficié à l’économie de nombreux pays dans le monde. En 2022, le tourisme international représentait 960 millions de voyageurs, un niveau équivalent à la période qui précédait la crise sanitaire.

Cependant, l’affluence massive de visiteurs peut avoir des effets délétères sur la vie locale. La forte concentration de touristes à un même endroit entraîne une saturation aussi appelée « surtourisme ».
Sans régulation, ce phénomène provoque des dommages environnementaux (pollution, pression sur les écosystèmes et les sites visités qui ne sont pas toujours adaptés à l’afflux de voyageurs…) et sociaux (pénurie de logements pour les locaux, nuisances diverses).

La France particulièrement concernée par le surtourisme

Elle est en effet la première destination touristique mondiale, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). La saison estivale est particulièrement chargée : selon Atout France, l’agence française de promotion du tourisme, 25 millions de touristes étrangers sont venus dans l’hexagone en juillet-août 2022, auxquels s’ajoutent les 35 millions de touristes français. Or, selon le gouvernement, « 80 % du tourisme en France se concentre sur 20 % du territoire ». De son côté, l’OMT estime que 95 % des touristes mondiaux visitent moins de 5 % des terres émergées.

Mesures pour la gestion des flux et sensibilisation des visiteurs

Si certaines autorités locales ont déjà pris des mesures de protection – telles que des quotas de visiteurs, le paiement d’un droit d’entrée ou encore un encadrement des locations touristiques – le gouvernement a présenté le 18 juin dernier un plan visant à mieux réguler et répartir le tourisme sur le territoire. Tout d’abord en créant un « Observatoire national des sites touristiques majeurs » qui aura pour objectif de regrouper de nombreuses ressources et créer une base d’information partagée afin de faciliter le travail d’analyse des flux. Cet outil devra permettre aux acteurs du tourisme, aux collectivités territoriales et à l’État d’informer les touristes et les habitants tout en accompagnant les communes dans les mesures de gestion des flux. Un guide pratique sera rédigé à cet effet d’ici la fin de l’année.

Ensuite, en mobilisant des influenceurs pour qu’ils deviennent des promoteurs d’un tourisme plus écologique. Pour ce faire, ils devront veiller à ce que leur communication « n’encourage pas la fréquentation massive de sites touristiques » et qu’elle participe « à la sensibilisation de la clientèle touristique à ses impacts ». Toutefois, les influenceurs « en transition » sont encore peu nombreux, comme l’explique Amélie Deloche, fondatrice du collectif « Paye ton influence » qui alerte régulièrement sur les pratiques peu éthiques des influenceurs. « Le risque de perte d’audience est réel mais la nécessité à faire changer les imaginaires est énorme », affirme-t-elle.

Un autre tourisme est possible

Enfin, d’autres formes de tourismes permettent de voyager moins loin ou de séjourner plus longtemps sur un lieu. La pratique de l’écotourisme repose ainsi sur la découverte de la nature, dans le respect des ressources environnementales et du bien-être des populations locales. Cette forme de tourisme alternatif se développe dans plusieurs régions de France, notamment dans le Grand Est où divers acteurs du secteur proposent des séjours insolites de proximité. À découvrir dans notre focus Tourisme responsable dans le Grand Est : retour aux sources sur www.zigetzag.info.