Jusqu’à présent, l’usage des « Engins à Déplacement Personnel Motorisé » (EDPM), c’est-à-dire les trottinettes électriques, gyropodes, monoroues et autres hoverboards, n’était pas réglementé. Un flou juridique les entourait, permettant à leurs utilisateurs de circuler sur les trottoirs à allure modérée (une notion non définie juridiquement mais fixée à 6 km/h), tout en respectant le Code de la route. Or, la prolifération de ces engins dans l’espace public pose de nombreuses questions de sécurité : des comportements dangereux, des stationnements hasardeux voire des abandons sur la voierie… Selon le Parisien, qui a compilé des données de la Sécurité routière, l’usage de la trottinette électrique a entraîné une hausse de 23 % des blessés en un an (entre 2017 et 2018). Paris est en tête des villes les plus accidentogènes.
Face à cette « loi de la jungle », le gouvernement a décidé de légiférer, en faisant entrer ces EDPM dans le Code de la route. Dorénavant, la circulation sur les trottoirs est interdite, sous peine d’une amende de 135 €. Les usagers doivent emprunter les pistes cyclables, ou à défaut, la chaussée (mais uniquement sur les routes où la vitesse est limitée à 50km/h). Il est également interdit de circuler à plus de 25 km/h. Les contrevenants risqueront une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 €. Le stationnement sur les trottoirs est toléré, à condition de ne pas gêner la circulation des piétons. L’utilisation d’un EDPM est interdite aux enfants de moins de 8 ans. Concernant les équipements, le port du casque n’est pas obligatoire (sauf pour les enfants de moins de 12 ans). En revanche, tous les usagers doivent être équipés de feux avant et arrière, d’un avertisseur sonore ainsi que d’un équipement rétro-réfléchissant la nuit (et en cas de mauvaise visibilité). Comme pour le vélo, le port d’écouteurs ou de casques audio est prohibé. Enfin, une assurance en responsabilité civile est obligatoire. Il est conseillé de se rapprocher de son assureur pour savoir si les EDPM y sont intégrés ou s’il faut souscrire un contrat spécifique.
L’objectif du gouvernement est de « créer un cadre qui permette le développement de ces nouveaux engins tout en assurant la sécurité de leurs utilisateurs et des autres usagers ». Un décret sera publié en ce sens, ainsi qu’un article au projet de loi d’orientation des mobilités permettant aux maires d’appliquer des possibilités de dérogation à ces nouvelles règles