Le gouvernement s’est fixé pour objectif de raccorder 80 % des Français à la fibre optique d’ici 2022 et 100 % d’ici 2025. Selon l’Arcep (Autorité de régulation des télécoms), cela représente 40,3 millions de locaux à raccorder. Le problème, c’est que les opérateurs sont encore loin d’approcher ces objectifs et que, pour tenter de tenir les délais, la qualité du service s’en fait ressentir.
Un déploiement non sans couac
Le magazine « 60 millions de consommateurs » fait part d’une augmentation notable des plaintes de clients concernant des échecs de raccordement, des installations bâclées ou encore des travaux d’installation à réaliser… À leurs frais !
Des foyers constatent que leurs voisins ont accès au très haut débit, contrairement à eux, souvent en raison d’erreurs dans les fichiers de déploiement ou « parce que l’installation a été sous-dimensionnée ». Parfois, les techniciens eux-mêmes causent des dégâts. « L’installateur intervient, mais réalise un travail non conforme aux règles de l’art, par exemple, en laissant les fils apparents ou en installant la prise fibre n’importe où sans la fixer », détaille Valérie Alvarez. La médiatrice des communications électroniques ajoute que « le technicien peut aussi désinstaller l’ancienne ligne ADSL, ne pas arriver à activer la fibre et laisser les clients sans aucun service ». Cette dernière invite les clients lésés à saisir gratuitement ses services si aucune solution n’est apportée par leur fournisseur.
Fibre optique : la qualité du service laisse à désirer
Certains foyers sont également victimes de débranchements sauvages… Des techniciens venus installer ou réparer une connexion chez un voisin vont débrancher un câble pour y installer un autre, provoquant des coupures. Il arrive que des armoires électriques soient « éventrées », avec un méli-mélo de câbles. Dans certains cas, les clients sont contraints de se rebrancher eux-mêmes !
Une qualité de service qui laisse donc à désirer et qui pourrait freiner l’attrait des Français pour le très haut débit. De son côté, Cédric O, secrétaire d’État chargé de la transition numérique et des communications électroniques, affirme que « la fibre est un bien essentiel, et nous en ferons un service universel à l’horizon 2025 ». Le gouvernement place ainsi la fibre au même niveau que l’eau ou l’électricité. Cela implique de garantir un accès au très haut débit à un tarif abordable pour tous ceux qui en feront la demande, y compris dans les zones isolées. La question sera de savoir si les moyens seront à la hauteur de ces ambitions.