La grippe aviaire sévit depuis l’automne dernier. Un virus sans danger pour l’humain mais redoutable pour les oiseaux. Les autorités imposent donc aux éleveurs, partout en France métropolitaine, de laisser les poules en intérieur ou de réduire leurs parcours extérieurs, en protégeant l’élevage par un filet.
Des œufs pourtant étiquetés « plein air »
Pourtant, l’étiquetage des œufs de poules élevées « en plein air » reste inchangé. Il est reconnaissable par les codes 0 (œufs bio) et 1 (œufs conventionnels) sur leurs coquilles. Une situation prévue par le règlement européen sur les normes de commercialisation des œufs. Les œufs « de poules élevées en plein air », étiquetés comme tels, peuvent continuer à être vendus durant 16 semaines dès lors que le confinement des poules pondeuses est imposé pour des raisons « de protection de la santé publique et de la santé animale » (annexe II du règlement n°589/2008 modifié). Selon un professionnel qui s’est confié au magazine 60 millions de consommateurs : « Il serait trop compliqué de changer le packaging et les étiquettes à la moindre alerte sanitaire ».
« 60 millions » a constaté que le délai des 16 semaines était actuellement dépassé. Interrogée, la DGCCRF (Répression des fraudes) explique : « Une tolérance a été accordée, à titre exceptionnel, aux professionnels concernés (…) ». Cette tolérance doit s’accompagner d’un affichage sur les lieux de vente, afin d’informer correctement le consommateur sur un « confinement momentané des gallinacés à la demande des autorités ». Une mesure pas toujours respectée, selon les investigations de « 60 millions ». D’autres pays en Europe notamment la Belgique, ont fait le choix de supprimer la mention « de plein air », en la barrant ou en la cachant sur les emballages.