Lorsque l’on parle de réchauffement climatique, on parle également d’empreinte carbone. Que signifie cette notion et comment est-elle perçue du grand public ? Quel est son impact sur les modes de consommation ? Zoom sur la façon dont les Français s’emparent du sujet et ce qu’ils en attendent.
L’empreinte carbone est un outil permettant de mesurer la quantité de gaz à effet de serre émise dans l’atmosphère. S’il n’est pas le seul, le dioxyde de carbone (CO2) est le principal gaz impliqué dans le réchauffement climatique. Avec le calcul basé sur cette empreinte carbone, la France représente presque 2% des émissions de gaz à effet de serre annuelles mondiales.
Ce que l’empreinte carbone prend en compte
Le Haut conseil pour le climat définit ainsi la notion d’empreinte carbone : « la somme des émissions produites sur le territoire et des émissions liées aux produits importés et consommés, moins les émissions liées aux produits exportés ». Or la France exporte peu et importe beaucoup… Ceux qui nous fournissent n’ont pas toujours des normes sociales et environnementales aussi strictes qu’elles peuvent l’être au sein de l’Union Européenne. De même, délocaliser n’a pas uniquement pour conséquence de déplacer les émissions mais aussi de les augmenter.
Réduction des émissions de CO2 : des solutions collectives
Dans son rapport du 4 avril 2022, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) rappelle qu’il existe des solutions applicables dès aujourd’hui.
D’une part, avec une volonté politique intégrant la notion de sobriété et la nécessité de maîtriser nos productions et consommations (d’énergie, de ressources), il est possible de limiter nos émissions de CO2. Les industries peuvent notamment se tourner vers de nouvelles technologies, des matériaux alternatifs et des processus bas carbone. Elles peuvent aussi participer à réduire la surconsommation en adoptant des modèles plus vertueux (économie circulaire, économie de la fonctionnalité).
D’autre part, le rapport insiste sur l’aspect social de la transition climatique. En effet, tous les enjeux de cette transition impliquent de susciter l’adhésion pour permettre à chacun de s’engager dans la démarche. Typiquement, réduire l’usage de la voiture est indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique, mais cela implique de donner accès à tous aux transports en commun et aux véhicules électriques.
Enfin, le rapport du GIEC s’intéresse aussi au rôle de la politique urbaine. Les villes abritent la majorité de la population et cela induit une grande part des émissions de CO2 . C’est aussi dans les villes que la marge de manœuvre est la plus forte. Rénovation des bâtiments, électrification des transports, mobilités douce (transports en commun, marche, vélo) : ces transformations sont plus évidentes dans les espaces urbains où la densité de population permet des économies d’échelle.
Impact de l’empreinte carbone sur la consommation des Français
La société doit opérer un changement drastique dans les modes des production et de consommation. Réduction de la production de viande, réduction de l’usage des véhicules motorisés, réduction de la surproduction de produits manufacturés… Cela implique de changer les logiques de croissance et de surconsommation de notre système pour se tourner vers une sobriété répondant à nos besoins de façon raisonnée.
Le cabinet Elabe a réalisé un sondage pour Bilobay* intitulé « Empreinte carbone : les attentes des Français ». Cette enquête a été menée les 6 et 7 septembre 2022 sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatives de la population française. Elle révèle que 80 % des sondés comprennent la notion d’empreinte carbone et 85 % estiment qu’il s’agit d’un outil « utile » voire « indispensable » pour lutter contre le réchauffement climatique.
L’enquête démontre par ailleurs l’intérêt des Français pour l’implication des marques dans cette démarche. Les trois quarts (74 %) déclarent ainsi vouloir privilégier les produits d’une marque cherchant à réduire son empreinte carbone. Mais les chiffres montrent aussi que les marques qui mettent en œuvre des actions en ce sens peinent à convaincre les consommateurs. Ils sont 74 % à penser qu’elles n’en font pas assez pour réduire l’empreinte carbone de leurs communications.
Concernant justement les modes de communication, les personnes interrogées n’opposent pas le numérique au papier mais pointent le poids de l’affichage digital (61 %), les imprimés publicitaires et l’affichage papier pour la moitié de l’échantillon (respectivement 53 % et 47 %), ainsi que les réseaux sociaux (37 %).
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*Bilobay se présente comme « le tiers de confiance des marques, des collectivités locales et des institutions pour le calcul et la réduction de l’empreinte carbone de leurs communications ».