Le Crédoc a publié une enquête en mai 2023 portant sur la précarité alimentaire, constatant qu’elle s’ajoute à d’autres difficultés. L’analyse des chercheurs révèle les différents profils concernés.
La précarité alimentaire s’est accrue fortement entre juillet et novembre 2022, passant de 12 à 16 % (+ 4 points). Ainsi en 2022, 16 % des personnes déclarent ne pas manger suffisamment, contre 9 % en 2016. 45 % estiment ne pas toujours consommer les aliments qu’elles souhaiteraient, contre 42 % en 2016.
Plusieurs facteurs de précarité
Stable jusqu’à présent, la précarité alimentaire est corrélée aux difficultés financières. Celles-ci ont progressé avec l‘inflation, dès décembre 2021, avec la forte augmentation des prix alimentaires. En janvier 2023, l’inflation atteint 6 % pour tous les produits et services et 15 % pour la nourriture. 41 % des ménages déclarent restreindre ce dernier poste… D‘autant que les dépenses peuvent être modulées, contrairement aux charges contraintes (loyer, énergie, etc.).
À lire aussi : « Produits alimentaires plus chers en France »
Par ailleurs, les personnes en situation de précarité alimentaire cumulent bien souvent en parallèle les problèmes de santé, de logement (habitat inadéquat) et de relations sociales (isolement). L’étude dévoile que plus d’un tiers (34 %) des individus en insuffisance alimentaire réunit deux de ces fragilités et 7% les trois.
Les trois profils les plus touchés sont les jeunes (moins de 40 ans), les pauvres (chômeurs, très bas revenus…) et les femmes. Pour ces dernières, toutefois, les difficultés sont souvent liées à des questions de temps et de régime.
*Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie