Le vin est l’une des boissons les plus consommées au monde. Les Français en sont d’ailleurs de grands producteurs et consommateurs. Toutefois, les habitudes évoluent, tant en raison de l’inflation que des impacts sanitaires et environnementaux.
Dans le dernier numéro de sa revue numérique indépendante « Consommer aujourd’hui », la Chambre de Consommation d’Alsace et du Grand Est s’est intéressée à la filière viticole.
Qu’est-ce que le vin ?
La réglementation européenne définit le vin comme « le produit obtenu exclusivement par la fermentation alcoolique, totale ou partielle, de raisins frais, foulés ou non, ou de moûts de raisins ». En clair, le vin ne peut être obtenu qu’avec du raisin. Les autres dénominations, telles que « vin de cerise » ou « vin de pêche », sont abusives selon la Répression des fraudes.
D’un point de vue strictement réglementaire, le vin ne peut présenter que deux couleurs : le rouge et le blanc. Le rosé est considéré comme appartenant à la famille des vins rouges. Le vin dit orange, quant à lui, ne correspond pas à une couleur de vin, même s’il en possède les particularités.
Par ailleurs, plus de 600 substances peuvent entrer dans la composition d’un vin. Certains composés naturels du raisin sont mis en évidence par le processus de transformation, tandis que des composés chimiques peuvent être intégrés, notamment des intrants (sucres, acides et moût de raisin, dioxyde de soufre, charbon, protéines végétales…).
D’où vient le vin ?
La domestication de la vigne remonte à 11 500 ans selon une étude publiée dans la revue Science par une équipe de chercheurs de 17 pays. Cette étude révèle que ce sont les variétés du bassin méditerranéen, arrivées jusqu’à nous à la faveur des échanges commerciaux et des migrations, que l’on trouve aujourd’hui en majorité dans les vignobles du Sud-Ouest de l’Europe.
En France, le climat tempéré, la diversité des cépages ainsi que la variété des sols ont favorisé le développement de la culture de la vigne sur l’ensemble du territoire. La production française compte aujourd’hui une cinquantaine de cépages principaux, dont les raisins diffèrent par le goût, la couleur, la grosseur.
La production en France
La France se dispute la tête du classement des pays producteurs dans le monde, pour occuper la seconde position après l’Italie et avant l’Espagne. Ces trois pays génèrent par ailleurs plus de la moitié des exportations mondiales.
La culture de la vigne couvre 1,5 % du territoire national et permet la production d’environ 44,7 millions d’hectolitres de vin chaque année. Elle tient une place particulière dans la production agricole, FranceAgriMer la considérant comme « l’un des principaux symboles de la gastronomie et de l’art de vivre « à la française » ».
En 2020, les vins labélisés représentaient 85 % de la surface viticole en production. La même année, la production alsacienne constituait 3,5 % des surfaces viticoles françaises en AOC (Appellation d’origine contrôlée – label « français » certifiant que le producteur respecte un cahier des charges bien précis lors de l’élaboration de ses vins). En outre, l’agriculture biologique en région Grand Est est largement représentée par le bassin viticole alsacien avec environ 3 800 hectares concernés, ainsi que près de 450 exploitations certifiées et en conversion en 2019.
Dans son dernier dossier, « Consommer Aujourd’hui » enquête sur les labels, mais également appellations et médailles de concours, car toutes ces mentions ne se valent pas…
Les Français et le vin
La tendance globale est à la baisse. Alors que les Français buvaient en moyenne 60,7 millions d’hectolitres de vins en 1957, leur consommation se situe aujourd’hui autour de 24,7 millions d’hectolitres. La France reste toutefois le deuxième pays consommateur de vin en volume, derrière les Etats-Unis.
Petite anecdote : jusqu’en 1956, les enfants pouvaient boire du vin dans les cantines scolaires et il a fallu attendre 1981 pour que les boissons alcoolisées soient interdites dans les lycées.
L’inflation a une forte incidence sur la diminution des ventes de vin, mais ce n’est pas la seule cause. Les plus jeunes ont tendance à délaisser le vin au profit d’autres boissons et à le réserver pour des occasions particulières tandis que leurs aînés ont conservé une consommation de table routinière.
« Consommer Aujourd’hui » a recensé les conseils et astuces pour conserver son vin dans de bonnes conditions – même sans cave – et sur la durée appropriée. Nous revenons également sur les effets de l’alcool sur la santé et les études portant en particulier sur la consommation de vin.
L’avenir de la viticulture est-il menacé ?
Les enjeux de la viticulture de demain sont multiples. Ils procèdent du réchauffement climatique, mais également de la prise en compte des nouveaux comportements des consommateurs.
Le vignoble français est confronté à des aléas climatiques de plus en plus nombreux et intenses, entraînant d’importantes conséquences pour la culture de la vigne. Parallèlement, la viticulture est une activité agricole polluante et participe donc au changement climatique. « Consommer-aujourd’hui » revient notamment sur les impacts environnementaux de la filière.
Les vins produits aujourd’hui sont le fruit de vendanges précoces car les raisins arrivent à maturité plus tôt (en moyenne une vingtaine de jours d’avance pour le Riesling d’Alsace par exemple) et présentent un taux d’alcool plus important, selon La Revue des Vins de France. Ces premiers changements liés au bouleversement climatique se ressentent sur l’ensemble du vignoble, tant en viticulture conventionnelle qu’en viticulture biologique ou biodynamique.
Divers travaux en cours tendent à élaborer des stratégies de conservation et d’adaptation de notre patrimoine viticole et répondre à la question : quel vin pour demain ?
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Notre dernier numéro est consacré au vin !
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