La consigne pour le recyclage des bouteilles en plastique était envisagée dans la loi anti-gaspillage pour une économique circulaire. Opposant les collectivités aux industriels et éco-organismes, elle ne sera finalement pas mise en œuvre. C’est ce qu’a annoncé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, le 27 septembre dernier.
Trop peu de bouteilles en plastique collectées
Jean Hornain, le directeur général de l’éco-organisme Citeo, dénonce un « risque d’immobilisme », à l’heure où l’Allemagne aurait prouvé l’efficacité de cette mesure. Pour ses défenseurs, la consigne serait un levier majeur pour atteindre les objectifs de recyclage imposés par l’Union européenne. Le taux de collecte en France se situe à 60 % alors qu’il devrait atteindre 90 % en 2029.
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Une consigne contre-productive ?
De leurs côtés, les collectivités se félicitent de cette décision car elles craignaient une captation de la collecte par le secteur privé des déchets, et de ce fait une baisse de leurs dotations. En outre, les élus ne sont pas convaincus par l’argument environnemental. La consigne tendrait à banaliser l’utilisation de bouteilles plastiques alors que la France a pour objectif d’en réduire la mise sur le marché de 50 % d’ici 2030 par rapport à 2018.
Consigne des bouteilles en plastique, une affaire à suivre
Pour éviter que la France ne prenne davantage de retard sur ses objectifs, le ministre a dévoilé la mise en œuvre d’autres leviers préconisés par l’Agence de la transition écologique (Ademe). Il prévoit notamment de simplifier la tarification incitative et de renforcer le ramassage des déchets dans l’espace public. Le gouvernement n’écarte cependant pas définitivement la consigne, qui pourrait être reconsidérée dans l’éventualité où la France ne parviendrait pas à combler son retard via les autres mesures.