Aucun nouveau centre commercial n’a été créé en France en 2023 et un seul devrait être inauguré au printemps 2024. En effet, selon une récente étude menée par Knight Frank, spécialiste de l’immobilier commercial et résidentiel, seuls 60 000 m² de surfaces supplémentaires ont été construites en 2023… Et elles concernaient des extensions (contre 350 000 m² en 2015). Paradoxalement, malgré ce déclin, l’étude nous apprend que ces centres commerciaux continuent d’attirer massivement les consommateurs : ils centralisent en effet 72 % des dépenses des Français.
Les centres commerciaux dans le paysage urbain
Les professionnels du secteur expliquent cette évolution par la maturité du marché – le territoire étant déjà bien fourni – ainsi qu’un contexte réglementaire plus contraignant pour les nouveaux projets, notamment avec l’application de l’objectif zéro artificialisation nette (ZAN), issu de la loi Climat et Résilience adoptée en 2021.
Christophe Noël, délégué général de la Fédération des Acteurs du Commerce dans les territoires, explique ainsi au média Novethic : « Il faut avoir en tête que tous les opérateurs immobiliers, les investisseurs et les dirigeants ont bien intégré que s’ils ne construisaient pas de bâtiments plus vertueux sur le plan environnemental, ces derniers risquaient de voir leur valeur menacée. Ils seront plus difficiles à vendre, à louer et sans doute même à assurer ».
Les promoteurs sont invités à repenser ces espaces afin qu’ils soient moins néfastes pour l’environnement, mieux desservis en transports en commun et en adéquation avec les besoins des consommateurs. La création d’espaces verts fait partie de la métamorphose attendue de ces grands centres bétonnés.
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Loin de disparaître, les centres commerciaux doivent surtout se réinventer, comme le déclarait récemment l’ancienne ministre déléguée aux PME, au Commerce, à l’Artisanat et au Tourisme, Olivia Grégoire, à l’occasion du lancement du plan de transformation des zones commerciales : « Dans un monde qui prend enfin conscience de ses limites, la zone commerciale me semble avoir clairement atteint les siennes, (…) mais les supprimer ne serait ni faisable, ni même souhaitable ».