Le CRÉDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie) a réalisé une enquête “Comportements et attitudes alimentaires en France” entre 2021 et 2023. Elle révèle que les ménages précaires ont une alimentation moins diversifiée mais également une moins bonne connaissance des recommandations alimentaires de santé publique que la moyenne.
10 % des Français en situation de précarité alimentaire
Dans son enquête, le Credoc qualifie de personnes en situation de précarité alimentaire celles déclarant ne pas manger toujours suffisamment. Ainsi 10% de la population en 2023 consomment moins de produits frais que les autres : peu de fruits et légumes, presque jamais de viande rouge ou de poisson.
En outre, leur alimentation est moins diversifiée. Sur 9 familles d’aliments répertoriées, les ménages en situation de précarité alimentaire reconnaissent n’en consommer que 2,5 en une journée (contre 3,4 pour la moyenne des Français).
Les aliments les plus consommés sont les céréales, peu chères et jugées suffisamment rassasiantes, bien qu’elles ne couvrent pas l’ensemble des besoins nutritionnels.
L’enquête souligne par ailleurs que les ménages qui ont suffisamment à manger mais pas nécessairement ce qu’ils souhaitent (les ménages dits en situation d’insuffisance alimentaire qualitative) ont une alimentation plus équilibrée, assez proche des ménages sans difficulté.
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Le lien entre alimentation et santé moins perçu
Le lien entre alimentation et santé est plutôt bien établi au sein de la population française : 76 % estiment que leur manière de manger a une influence sur leur état de santé. Toutefois, les écarts sont importants entre les ménages qui peuvent manger à souhait (84 %) et ceux en situation de précarité alimentaire pour lesquels la proportion tombe à 58 %.
Ces ménages mettent en avant d’autres facteurs influant sur une bonne santé, tels que l’amélioration des conditions de travail (la réponse la plus fréquemment donnée par les ouvriers et les employés, qui sont par ailleurs les catégories les plus touchées par la précarité alimentaire), ou encore le suivi régulier par un médecin. Pour ce dernier point, le Credoc en déduit que « cela pourrait être un indice de difficultés, pour ces familles, à accéder au système de santé ».
Enfin, les Français ont une bonne connaissance des outils de prévention tels que le PNNS (programme national nutrition santé) – notamment le slogan « manger 5 fruits et légumes par jour » – ainsi que le Nutriscore. Cependant, même si les ménages précaires ont une bonne maîtrise de ces outils, elle est moins marquée que la moyenne.
Ainsi, 84 % des Français ont connaissance du Nutriscore, contre 69 % des personnes en situation de précarité alimentaire. Ces dernières en tiennent moins compte lors de leurs achats et 21 % se disent même « pas du tout influencés » par cette notation.