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Airbags Takata : le scandale continue d’enfler

Au total, 18 personnes auraient perdu la vie en France suite à des accidents impliquant une défaillance d’un airbag de la marque Takata. Une campagne de rappel est toujours en cours, avec des délais à rallonge pour les automobilistes et des conséquences financières colossales pour les constructeurs.

L’affaire des airbags défectueux de la marque japonaise Takata éclate en janvier 2025, à la suite de plusieurs mises en demeure et plaintes de l’association UFC-Que choisir. Mais ces airbags seraient à l’origine de plusieurs accidents mortels en France depuis 2016. Le constructeur automobile Stellantis (qui regroupe 14 marques de véhicules dont Peugeot, Citroën, Opel ou encore Fiat) mais aussi BMW, Toyota ou encore Volkswagen sont concernés.

Les modèles les plus cités sont les Citroën C3 et DS3 qui se sont très bien vendus et sont encore largement en circulation. Mais, au total, ce ne sont pas moins de 30 marques pour environ 130 modèles qui sont touchés, soit près de 2,5 millions de véhicules en France.

300 € par véhicule

C’est finalement en juin 2025 suite à une intervention du ministre des Transports qu’un rappel général de tous les véhicules équipés d’airbags Takata est organisé. Toutefois, la procédure se heurte à plusieurs problèmes : en premier lieu, tous les exemplaires d’un même modèle (année/marque/modèle) ne sont pas forcément équipés d’airbags Takata. En second lieu, les propriétaires des véhicules concernés auraient dû recevoir un courrier de la part du constructeur. Or, tous les constructeurs n’ont pas procédé à l’envoi systématique de ces courriers et pour certains, ces derniers ne sont pas parvenus à leur destinataire.

Pour savoir si son véhicule est impacté, il est possible de se rendre dans un garage de la marque, ou bien de consulter le site officiel https://www.ecologie.gouv.fr/rappel-airbag-takata. Mais depuis le 29 juillet dernier, un arrêté ministériel contraint les constructeurs à procéder à des rappels élargis et accélérés pour les airbags Takata et vise à s’assurer que les constructeurs « assument pleinement leurs responsabilités ». En effet, la société Takata ayant définitivement fermé en 2017, ce sont les constructeurs qui devront payer la note.

A raison d’une heure et demi de main d’œuvre en plus du prix des pièces à remplacer, le coût de l’opération est estimé à 300 € par véhicule, auxquels s’ajoutent les frais administratifs, l’envoi des courriers recommandés, les prêts de véhicules de remplacement, etc.

Selon le magazine Capital, Stellantis aurait provisionné un milliard d’euros pour cette affaire. C’est sans compter les actions groupées de consommateurs qui ont demandé des indemnisations.

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Certains rappels repoussés jusqu’en 2026

Le danger est pourtant réel. Ces airbags contiennent un gaz spécifique qui permet le gonflage du coussin en cas de choc. Or, dans les airbags Takata litigieux, ce gaz à base de nitrate d’ammonium dit « stabilisé » est défectueux et se dégrade dans le temps, notamment par l’effet de la chaleur et de l’humidité. Deux conséquences concomitantes sont alors possibles : un risque de déclenchement intempestif de l’airbag, sans choc ni accident, ainsi qu’une inflammation du gaz trop violente et incontrôlée ayant l’effet d’une explosion, projetant des éclats métalliques dans l’habitacle avec une puissance similaire à celle d’une arme à feu.

À ce jour, sur l’ensemble des véhicules concernés, 1,7 million font l’objet d’un « stop drive », c’est-à-dire que les conducteurs sont invités à ne pas utiliser leur voiture. L’arrêté ministériel du 29 juillet exige des constructeurs une prise de rendez-vous dans les deux mois qui suivent la prise de contact ainsi qu’un délai de réparation de 15 jours maximum. L’objectif est de finaliser l’ensemble des remplacements d’airbags d’ici fin 2026. L’arrêté impose également aux constructeurs de prévoir un accompagnement et un dédommagement des automobilistes concernés (prêt d’un véhicule de courtoisie ou de location ou le financement d’un autre moyen de transport équivalent).

Pourtant, les délais de prise en charge sont parfois très longs. Jusqu’à près d’un an pour Volkswagen qui annonce des rappels planifiés jusqu’au quatrième trimestres 2026… La faute à une forte tension sur l’approvisionnement en airbag auprès d’autres équipementiers. Des milliers d’automobilistes sont ainsi contraints de patienter dans la crainte d’un accident potentiellement mortel.