Les consommateurs se tournent davantage vers les produits dits « végétalisés ». Ce, afin de réduire – voire supprimer – la proportion de produits d’origine animale dans leur alimentation. Ces changements dans les habitudes alimentaires s’accompagnent d’offres nouvelles sur le marché. En 2021, la DGCCRF a enquêté sur les arguments commerciaux utilisés pour la vente de produits végétaux transformés. L’objectif était de détecter des pratiques pouvant induire le consommateur en erreur.
Des substituts de différentes natures
La Répression des fraudes s’est concentrée sur les types de produits ou ingrédients parmi les plus achetés par les consommateurs. Ceux-ci se classent en trois catégories :
- Substituts végétaux aux produits d’origine animale : jus, crèmes, substituts aux produits laitiers, substituts aux œufs ;
- Matières protéiques végétales (MPV) : ingrédients alimentaires obtenus à partir d’oléagineux, de légumineuses ou de céréales par réduction ou élimination de certains constituants principaux non protéiques (eau, huile, amidon, autres glucides). On les utilise dans les biscuits, pâtisseries et produits de boulangerie, dans les aliments à base de poisson ou de viande, dans les produits surgelés. Ils sont aussi présents dans les boissons, sauces et potages, dans les aliments diététiques, aliments de santé et ceux pour bébé ;
- Produits empreints de naturalité : les eaux de coco et jus d’aloe vera, les chocolats dits « vegans », les algues, produits fermentés à base de soja (miso, tofu, tempeh)… Mais également les chips de légumes et les substituts aux pâtes à base de légumineuse.
Tromperies et non-conformité
La DGCCRF a contrôlé 200 établissements et examiné 74 produits, dont une vingtaine a été analysée en laboratoire. Pas loin de la moitié de l’échantillon (36) présentait au moins une anomalie. La plus fréquente concerne l’usage de mentions non étayées, le plus souvent pour vanter des bienfaits nutritionnels.
Parfois, les teneurs en nutriments indiquées étaient inexactes avec des niveaux de lipides et glucides supérieures à la mention sur l’étiquette. Une telle non-conformité est susceptible d’induire le consommateur en erreur sur la valeur effective d’un produit perçu comme « sain ». Certaines denrées revendiquaient un caractère « naturel » alors que les analyses ont révélé la présence d’arômes et d’allergènes non mentionnés. D’autres ne respectaient pas les règles d’étiquetage concernant l’appropriation de dénominations laitières protégées (lait, crème, fromage). En effet, ces dernières sont réservées aux seuls produits laitiers, non aux substituts végétaux. Enfin, certains aliments comportaient des anomalies relatives à leur composition.
Les avertissements et injonctions adressés aux établissements concernés ont été suivis d’effets. Seul l’un d’entre eux a fait l’objet d’un procès-verbal.