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Compléments alimentaires et aliments enrichis pour sportifs : les mises en garde de l’Anses

Plutôt répandus chez les culturistes, de plus en plus de sportifs amateurs consomment des compléments alimentaires enrichis pour développer leur musculature ou brûler des graisses. Mais ce n’est pas sans risque !

154 nouveaux cas d’effets indésirables

De nombreuses poudres et gélules enrichies en protéines, acides aminés ou extraits de plantes sont prises par des sportifs pour développer leur musculature ou brûler des graisses. Si ces produits étaient d’abord répandus chez les culturistes, leur usage s’étend aux sportifs amateurs, notamment pour les disciplines « dont la performance repose sur la force puissance musculaire ou la réduction du poids corporel » note l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Après une première alerte lancée en 2016, l’Anses publie une nouvelle mise en garde contre ce type de produits qui peuvent se révéler nocifs. En effet, 154 nouveaux cas d’effets indésirables ont été déclarés entre 2016 et 2024, dont 18 considérés comme très graves et deux décès ; quatre personnes ont vu leur pronostic vital menacé.

Des compléments alimentaires qui ne sont pas miraculeux

Parmi les effets cardiovasculaires indésirables rapportés, les plus fréquents sont la survenue d’une tachycardie, de palpitations voire d’un arrêt cardiaque. D’autres symptômes peuvent se manifester tels que malaise, fatigue, fièvre, vertiges, des effets digestifs mais aussi, plus rares, neurologiques (accidents vasculaires cérébraux).

« Cette pratique est encouragée par une croyance non fondée selon laquelle l’alimentation courante ne suffirait pas à atteindre les objectifs de performance fixés » explique l’Agence. De son côté, l’Inserm ajoute : « Il faut bien avoir en tête que ces produits ne sont pas miraculeux. Les protéines en poudre ne sont utiles que si elles accompagnent un entraînement sportif intense et régulier, et qu’elles sont consommées dans le cadre d’une alimentation équilibrée, sur les conseils d’un entraîneur sportif qualifié. »

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Attention à la composition

Enfin, l’Anses appelle également à la vigilance sur la composition de ces produits, dont la commercialisation ne nécessite pas d’autorisation de mise sur le marché, à la différence des médicaments. Or, certaines substances interdites peuvent s’y trouver (telles que les stéroïdes anabolisants, le clenbutérol et l’éphédrine), ce qui constitue une fraude.

Par ailleurs, certains ingrédients ne sont pas autorisés par l’Agence mondiale antidopage (AMA) et la consommation de ces produits (même s’ils répondent aux exigences réglementaires françaises) peut entraîner un résultat analytique anormal lors d’un contrôle antidopage.