L’UFC-Que choisir reçoit de plus en plus de courriers de la part de voyageurs se plaignant du comportement de certains contrôleurs.
Ces derniers auraient une volonté manifeste de faire du chiffre, en multipliant les amendes aux montants souvent bien supérieurs à ceux que prévoient les textes. Des voyageurs de bonne foi se retrouvent alors parfois punis aussi sévèrement qu’un fraudeur patenté.
À titre d’exemple, une lectrice a fait part d’une amende de 50 € infligée sur un billet de 2,50 € alors qu’elle s’était présentée spontanément au contrôleur pour régulariser sa situation (son train étant en retard, elle était montée dans une autre rame). Or, un voyageur se présentant spontanément au contrôleur ne doit payer que 7 € en plus du prix du billet pour les trajets inférieurs à 150 km. Par ailleurs, les conditions générales de vente de la SNCF indiquent bien prendre en compte la différence entre un voyageur de bonne foi se présentant au contrôleur et le fraudeur qui attend de passer entre les mailles du filet. Mais dans les faits, cette subtilité n’est pas toujours respectée.
Une autre passagère s’est vue infligée une amende de 229 € parce que la date de naissance indiquée sur son billet était erronée (suite à un bug sur le site de réservation voyages-sncf.com). Pourtant, son titre de transport comportait le bon nom, le bon numéro de carte de réduction et correspondait au bon train. L’amende infligée dans ce cas de figure correspond au « tarif » pour une fraude volontaire assortie d’une absence totale de billet. Il ne s’agit pourtant pas de la même intention !
Les témoignages reçus par l’association de consommateurs assurent la plupart du temps que ces contrôleurs les avaient renvoyés vers le service réclamation pour se faire rembourser. Une façon a priori de se dédouaner en confiant aux médiateurs le soin de rétablir la justice…
De telles pratiques sont néfastes pour l’image de la compagnie ferroviaire, qui souffre déjà d’une mauvaise réputation sur d’autres aspects, comme la ponctualité par exemple. Les voyageurs de bonne foi se voyant injustement sanctionnés risquent davantage de se tourner vers la concurrence : car, covoiturage, voiture personnelle…