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La crise se poursuit dans le secteur de l’habillement

Après Camaïeu, San Marina ou Pimkie, deux autres enseignes de l’habillement sont menacées : Comptoir des cotonniers et Princesse Tam Tam. C’est le groupe japonais Fast Retailing qui détient les deux marques. Il a annoncé la fermeture de 55 magasins sur 136 en France, entraînant la suppression de 40 % des effectifs (soit 304 postes). À l’horizon 2024, ce sont l’ensemble des boutiques de ces deux enseignes qui devraient baisser le rideau. Le groupe annonce néanmoins un accompagnement des collaborateurs « sur une durée plus longue ».

Les enseignes à la peine

Le secteur de l’habillement est fortement impacté par les derniers bouleversements sociaux et sociétaux : crise sanitaire, crise économique, perte de pouvoir d’achat. D’autres enseignes sont également en redressement judiciaire ou en faillite, telles que San Marina, André, Camaïeu, Pimkie, Go sport, Kookaï… Au profit des géants du ecommerce (Asos, Boohoo), les plateformes de seconde main (Vinted en tête) ou encore les enseignes à très bas prix, en particulier Shein.

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Les consommateurs opèrent des arbitrages rigoureux. Surtout, ils se focalisent sur le prix le plus bas malgré les scandales liés aux dommages environnementaux causés et les accusations d’exploitation des travailleurs. Pour Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode : « Certains pensent que ce n’est pas à eux de faire l’effort de réduire leurs achats, que c’est aux entreprises de le faire. Mais il faut expliquer qu’un achat a un impact ; il faut revenir à une certaine citoyenneté qui va favoriser des actes d’achat plus vertueux ».

L’Europe attendue sur l’habillement

La solution pourrait venir de la législation. Le Parlement européen a adopté le projet de directive imposant un devoir de vigilance aux multinationales. Ceci, afin de les responsabiliser en matière de violation des droits humains ou environnementaux sur l’ensemble de leur chaîne de production. Le Conseil européen et la Commission européenne doivent encore se prononcer sur ce texte d’ici juillet 2023. L’objectif est de trouver un compromis entre les États membres et le Parlement.