Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de leur santé et de la qualité des produits qu’ils ingèrent. De fait, la présence de pesticides pourrait être impliquée dans le développement de certaines maladies ou encore la baisse de fertilité. En parallèle, leur épandage sur les cultures provoque un déclin massif des insectes et des oiseaux.
Un recul du bio en faveur d’autres labels
Ce constat a profité pendant longtemps à l’agriculture biologique dont les ventes ont été multipliées par 3,5 en dix ans. Aujourd’hui, l’inflation pèse sur le budget des ménages qui restreignent leurs achats de produits bio. La croissance des ventes de ce secteur est en recul depuis 2021. D’autres labels ont fait leur apparition, moins exigeants mais également moins chers, tels que « Zéro résidu de pesticides », « Haute valeur environnementale » et autres allégations comme « sans résidu de pesticides » ou encore « agriculture durable ».
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Des allégations qui relèvent du greenwashing
Les marques distributeurs se sont emparées de ces certifications et appellations. Mais il est devenu difficile pour le consommateur de s’y retrouver. D’autant que ces labels ne sont pas irréprochables : en 2018, la DGCCRF a publié une enquête révélant que plus d’un tiers des produits testés issus des labels du type « sans résidu de pesticides » ne respectaient pas cette allégation.
Quant au label « Haute valeur environnementale » (HVE), mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture, il peine à convaincre. Sa nouvelle version, en vigueur depuis le 1er janvier 2023, comporte divers critères listés dans un cahier des charges. Le producteur doit obtenir minimum 40 points pour l’obtenir. Le barème est incitatif, mais loin d’être contraignant. « Si on a une attaque de pucerons ou une maladie de la salade, on est obligé d’intervenir parce qu’en fait on ne va pas regarder notre salade mourir », explique un maraîcher sur FranceInfo.
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Pour certains producteurs bio, cette démarche relève de la concurrence déloyale. La Fédération des agriculteurs biologiques a d’ailleurs déposé un recours en justice contre le label « HVE » pour tromperie au consommateur en janvier dernier.