Dans son bilan annuel 2022 publié en mai dernier, l’Agence Bio révèle que la part du bio dans le panier des Français est en recul. Elle s’élevait en effet à 6 % pour cette année-là contre 6,4 % en 2021. Bien derrière les Danois, Luxembourgeois, Suisses et Autrichiens où le pourcentage s’élève à 10 % en moyenne. Le recul est plus net concernant les produits frais (viande, poisson et légumes) ainsi que sur le lait, les œufs ou les articles de boulangerie.
Le bio, toujours trop cher
Le premier frein à l’achat de produits bio reste le prix. Si l’inflation a aggravé la situation, 54 % des consommateurs français déclaraient déjà en 2022 que le bio était trop cher par rapport aux
bénéfices apportés (sondage de l’Institut NielsenIQ pour l’Observatoire de l’inflation de « 60 millions de consommateurs »). Ils étaient par ailleurs plus d’un tiers à ne pas être convaincus de leurs bienfaits sur la santé.
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Les ventes reculent dans tous les secteurs, mais les magasins spécialisés souffrent davantage (- 8,6 % contre – 4,6 % pour la grande distribution). Nombreuses sont les enseignes à avoir fermé définitivement leurs portes, tandis que d’autres ont dû élargir leur offre. Ainsi, Naturalia a introduit des produits « bons » et « sains », pour lesquels « le label bio ne sera plus forcément un prérequis ». Seul le bio local est en progression (+ 3,9 % de ventes), bénéficiant d’une image plus « durable ».
Durable vs bio
À ce titre, toujours selon le sondage de l’Institut NielsenIQ, 42 % des Français interrogés considèrent que consommer durable est beaucoup plus important qu’il y a deux ans. Seulement, derrière le terme de durabilité, les consommateurs ne pensent pas tant au bio mais plutôt à la suppression des emballages, à la réduction des déchets ou encore à la dimension locale. Ils sont également plus enclins à se tourner vers des produits avec des allégations types « sans pesticides », « naturel », sans conservateur »… Plutôt que vers les labels.