La Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat a piloté une consultation. Celle-ci portait sur la qualité de l’air, entre le 17 avril et le 14 mai 2023. Dans ce cadre, 51 346 réponses de particuliers et d’entreprises ont été recueillies. La mission visait à mesurer l’acceptabilité des zones à faibles émissions mobilité (ZFE–m).
Les ZFE-m sont des zones dans lesquelles la vignette Crit’air est obligatoire et où les véhicules les plus polluants ne peuvent plus circuler. Instituées par la loi du d’orientation des mobilités (LOM) de 2019, elles ont été développées dans onze agglomérations, dont Strasbourg. L’objectif est de généraliser le dispositif dans 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants en 2025.
ZFE et inégalités sociales
Mais, alors que d’ici 2025 l’interdiction à la circulation pourraient concerner 38 % des véhicules, 60 % des Français ignorent encore ce qu’est une ZFE–m. Et les résultats de cette consultation n’arrangent rien. En effet, 86 % des particuliers interrogés (et 79 % des entreprises) y sont opposés. En cause, un « creusement des inégalités sociales » qui oppose « ceux qui ont les moyens de suivre la technologie requise et les autres ».
Notamment, parmi les difficultés de mise en œuvre identifiées se trouvent celles liées :
- aux coûts d’acquisition trop élevés des véhicules dits « propres » (premier obstacle, toute catégorie socioprofessionnelle confondue) ;
- à une accessibilité insuffisante de la métropole depuis la périphérie périurbaine ou rurale ;
- à une généralisation trop rapide des restrictions de circulation ;
- au manque de clarté du système Crit’air ;
- à l’insuffisance des moyens de transport alternatifs au véhicule individuel.
Enfin, sans grande surprise, plus les personnes disposent de solutions alternatives satisfaisantes, plus elles sont favorables aux ZFE–m. De même, 25 % de cadres et 28 % d’étudiants approuvent le dispositif… Contre 4 % des ouvriers et 7 % des retraités.