Dans un avis rendu le lundi 23 octobre dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) déconseille fortement la prise de comprimés contre le rhume. Il s’agit notamment de tous les médicaments vasoconstricteurs à base d’une molécule appelée pseudoéphédrine, ingérés par voie orale.
Actifed, Dolirhume, Nurofen Rhume, Humex ou encore Rhinadvil… La recommandation vise donc une grande partie de ceux que les Français possèdent dans leur armoire à pharmacie. Selon FranceInfo, il s’en est vendu trois millions de boîtes l’an dernier. Ces médicaments, en vente libre dans les pharmacies, sont donc accessibles sans ordonnance. Ils agissent en réduisant la taille des vaisseaux sanguins. Cela a pour effet de soulager le nez bouché en cas de rhume.
Une efficacité non prouvée
Cependant, on soupçonne aujourd’hui ces médicaments contre le rhume d’augmenter le risque d’infarctus et d’AVC. Et bien que les cas recensés soient rares, l’Agence de sécurité du médicament estime que le risque est trop important pour un simple nez bouché. Comme elle ne peut ni les interdire, ni suspendre leur commercialisation – seule l’Union européenne peut prendre une telle mesure – l’Agence a décidé de les déconseiller par précaution.
Les mises en garde ne sont pourtant pas nouvelles… Les effets indésirables de ces médicaments contre le rhume sont connus depuis 2001. La revue indépendante Prescrire fait figurer ces produits sur sa liste noire depuis 2012. De son côté, la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique (SFPT) rappelait, début 2023, que « ces médicaments anciens n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité ».
À noter que l’alerte vise seulement les comprimés. Elle ne concerne pas les sprays pour le nez, qui sont accessibles uniquement sur ordonnance. Et les médecins ont pour consigne de les prescrire avec parcimonie. En cas de rhume et de nez bouché, les alternatives sont le nettoyage de nez au spray d’eau de mer et la prise d’anti-inflammatoire et de paracétamol.