Les patchs anti-ondes, à coller sur le téléphone pour limiter l’exposition, sont de plus en plus populaires. Promus en masse sur les réseaux sociaux par des influenceurs, les marques ciblent en particulier les femmes enceintes et les jeunes.
Le leader du marché, Fazup, déroule un argumentaire marketing particulièrement inquiétant : « Les ondes des smartphones peuvent être responsables d’une multitude de complications : augmentation du risque de tumeur cérébrale, maux de tête, acouphènes, troubles du sommeil et du comportement, infertilité, fausse couche, etc. ». La marque promet une baisse de 96 % des émissions grâce à son patch, une antenne passive qui « permet de réduire sa puissance lors de la surexposition ». Mais qu’en est-il vraiment ?
Les experts mettent en garde les utilisateurs
Selon Guy Pujolle, professeur émérite d’informatique à la Faculté des sciences et ingénierie de Sorbonne Université, et expert en intelligence artificielle, réseaux et télécommunications : « Ces patchs sont contre-productifs. Si on empêche un téléphone d’émettre, il va augmenter sa puissance, arrosant plus fortement d’ondes l’utilisateur. »
De son côté, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait mené une enquête en 2013 et réitère aujourd’hui ses mises en garde auprès du magazine 60 millions de consommateurs : « Ces patchs n’ont aucune efficacité démontrée et n’ont aucune utilité ».
L’exposition aux ondes reste toutefois un enjeu de santé publique, dont on ne connait pas encore les effets sur le long terme. La prudence reste donc de mise. Plutôt que les patchs anti-ondes, l’Anses recommande d’utiliser un kit mains libres au quotidien pour limiter notre exposition, afin d’éloigner nos têtes de l’appareil émetteur.
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