Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, plus d’un million de tonnes de nourriture encore consommable est jetée chaque année. Un gaspillage qui pourrait être évité, notamment en apprenant à mieux lire les étiquettes… Et en connaissant un peu mieux les aliments pouvant être mangés en toute sécurité, même après la date indiquée sur le paquet.
DDM et DLC : quelle différence ?
Pour assurer la sécurité sanitaire et d’éviter tout risque de pathologies liées à des dangers microbiologiques, les produits alimentaires préemballés doivent comporter une date « de péremption ». Il existe deux indications possibles qu’il est nécessaire de bien distinguer.
En premier lieu, la DLC (date limite de consommation) indique une limite impérative qu’il ne faut pas dépasser. Les produits comportent la mention « À consommer jusqu’au… », suivie de l’indication du jour et du mois ou d’une référence de l’endroit où cette date figure sur l’emballage. Elle s’applique aux denrées très périssables, susceptibles de présenter un danger pour la santé humaine après une période, généralement assez courte. Il s’agit d’aliments frais, vendus dans les rayons réfrigérés des magasins et grandes surfaces : les viandes, les poissons, certains produits laitiers ou de charcuterie par exemple. La DLC est fixée sous la responsabilité du fabricant et le produit ne peut plus être proposé à la vente passé cette date. Par ailleurs, la DGCCRF (Répression des fraudes) indique qu’un produit dont la DLC est proche, atteinte ou passée ne doit surtout pas être congelé.
En second lieu, il y a la DDM (date de durabilité minimale – ex DLUO ou date limite d’utilisation optimale). Elle ne présente pas le même caractère impératif que la DLC. Elle correspond à la mention « à consommer de préférence avant le… » ou « à consommer de préférence avant fin… ». Cela concerne les produits secs et longue conservation (riz, pâtes, farine, biscuits, conserves…) dont l’emballage n’a pas été altéré. Une fois la date passée, les produits peuvent perdre certaines de leurs qualités spécifiques (gustative, nutritionnelle…). Mais cela ne constitue pas un risque pour la santé du consommateur.
Attention toutefois à être attentif à certains signes : emballage bombé, déformé ou détérioré (notamment les conserves), odeur désagréable, couleur anormale… Cela indique que le produit n’est plus consommable.
Certains produits impérissables
Il existe des produits qui, s’ils sont conservés dans de bonnes conditions, ne se périment jamais et ne présentent pas de risques à être consommés après la DDM. C’est le cas du miel, du sucre, du sel, du vinaigre, des boissons alcoolisées et des épices (qui peuvent perdre toutefois de leurs saveurs). C’est aussi le cas des biscuits secs encore emballés (qui certes peuvent devenir mous, mais être utilisés en pâtisserie). C’est le cas encore du chocolat, bien qu’après deux ans, il puisse devenir rance en raison de la présence de matière grasse, ce qui en altérera le goût.
D’autres produits restent consommables plusieurs mois après leur DDM si l’emballage reste intact, comme les pâtes, le riz, les lentilles, le café, les produits lyophilisés… Le lait UHT (pasteurisé) peut être bu deux mois après sa date de péremption. Les surgelés peuvent être conservés également plusieurs mois après la DDM indiquée, à condition que la chaîne du froid n’ait pas été brisée.
Certains fromages au lait pasteurisé sont consommables jusqu’à 15 jours après leur DDM. C’est le cas des fromages à pâte molle (camembert), les chèvres, le fromage de brebis, les fromages à pâte persillée (roquefort, bleu). Enfin, concernant les yaourts, ils peuvent être consommés plusieurs jours après la date de péremption, à l’exception des desserts lactés (mousses au chocolat, crèmes aux œufs, riz au lait, îles flottantes…).
Le cas particulier des œufs
Les œufs sont munis d’une DCR (date de consommation recommandée) qui est fixée à 28 jours après la ponte. Ils doivent être retirés de la vente 7 jours avant la DCR. Ainsi, les œufs crus se conservent environ 21 jours à compter de la ponte au réfrigérateur, à condition que la coquille soit intacte. Si elle est abîmée, l’œuf doit être jeté. Par ailleurs, la coquille étant poreuse, les œufs ne doivent pas être lavés. En revanche, en cas de doute, pour savoir si un œuf cru reste consommable, il suffit de le plonger dans un verre d’eau. S’il coule, c’est qu’il est peut être mangé.
Le blanc cru peut être conservé au frais, hors de sa coquille, jusqu’à une semaine. Le jaune ne se garde que quelques heures.
Enfin les œufs durs peuvent être consommés jusqu’à une semaine après la cuisson.
En ce qui concerne les produits traiteurs, plats cuisinés, pâtisseries à base de crème ou aliments « très périssables » non préemballés, sur lesquels ne figure aucune date limite de consommation, il convient de demander conseil aux commerçants. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) recommande de consommer ces produits sous 3 jours.
Attention aux produits déjà ouverts
La date limite de consommation d’un produit n’est plus valable lorsque celui-ci est ouvert. Le consommateur doit donc veiller à bien respecter les recommandations de conservation du fabricant, indiquées sur l’emballage, comme la température ou la durée maximale de conservation après ouverture.
Pour assurer une bonne conservation des denrées dans le réfrigérateur, quelques précautions sont à prendre :
- Ne pas trop remplir le frigo et bien espacer les produits afin que l’air puisse circuler ;
- Respecter les différents espaces (la température diffère selon les zones) ;
- Laisser refroidir les plats cuisinés à température ambiante avant de les mettre au frais ;
- Consommer les produits dans l’ordre, selon les dates, leur fragilité… ;
- Acheter les produits en plus petite quantité et plus fréquemment, pour limiter le gaspillage ;
- Nettoyer régulièrement son frigo ;
- Penser à congeler les denrées, en respectant les règles de congélation et décongélation pour éviter tout risque d’intoxication alimentaire.