Le secteur du bâtiment génère 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Celles-ci sont dues pour une grande partie au chauffage des bâtiments résidentiels. La rénovation énergétique des logements devient donc une priorité, notamment au travers de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), dont l’objectif est de généraliser la norme « bâtiment basse consommation » d’ici 2050. Pour l’atteindre, la SNBC a fixé une trajectoire de 370 000 rénovations énergétiques de logements par an jusqu’en 2030 puis de 700 000 rénovations chaque année jusqu’en 2050. Pourtant, en 2022, la rénovation en performance énergétique n’a concerné que 66 000 logements, selon l’Agence nationale de l’habitat (Anah).
Afin d’évaluer l’impact des différentes aides publiques à la rénovation énergétique des logements et de calculer leur rentabilité, le Conseil d’analyse économique (CAE) a réalisé une modélisation. Différents critères ont été pris en compte, tels que :
- La surface des logements;
- Les types de travaux à réaliser
- La nature de l’habitat (collectif ou individuel) ;
- Les revenus des ménages…
Les bénéfices liés aux économies sur la consommation d’énergie sont évalués sur 25 ans, à prix constant du kilowattheure.
Quelles rentabilité des aides publiques à la rénovation ?
La note du CAE révèle qu’en l’absence de toute aide publique l’investissement pour la rénovation énergétique est rentable pour 26 % du stock de résidences principales, avec pour effet une réduction des émissions de CO2 d’environ 28 % par rapport à 2018. Toutefois, des freins peuvent fortement limiter la rentabilité des investissements : sous-estimation des bénéfices générés, rationnement des crédits par les banques, faibles possibilités de répercuter les coûts des travaux dans les loyers et autres difficultés d’ordre réglementaire.
Afin d’étendre la rentabilité pour 55 % du parc de logements, une subvention de 2 à 3 milliards par an jusqu’en 2050 serait nécessaire. La note recommande d’axer prioritairement les actions sur l’élimination des passoires énergétiques. Ensuite, elle fait état d’un besoin de mieux évaluer l’efficacité des diverses aides (MaPrimeRénov’, éco-prêt à taux zéro, TVA à taux réduit, primes liées aux certificats d’économie d’énergie…) ainsi que du DPE (diagnostic de performance énergétique), afin de les consolider et de les redéployer.
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